EXT. JOUR, TOIT ATLANTA - Merle est toujours attaché au tuyau. Il parle tout seul.
MERLE : Eh ouais, c'est ça. Tu rêves pas, pauvre tapette. T'as un problème ? Ben viens ! Viens me voir, si t'as pas les foix. Mais tu vas aller te plaindre, vu que t'es une balance. Ben ouais, tu m'as bien entendu, espèce de d'enfoiré de sous-officier de mes deux, je sais que t'as l'ouïe fine. Réfères-en à ton supérieur, abruti, j'en ai rien à battre ! Tu sais quoi ? Mon cul à moi, il est blanc comme neige, espèce d'enculé ! (Il rit.) Tu crois quand même pas que je vais obéir à tes ordres ? Et là, ce connard risque de me coller une droite, je te jure ! Oh mais... (Il est pris d'un fou rire.) Oh, t'aurais dû voir sa gueule ! Ouais, surtout quand je lui ai dégommé les deux dents de devant. Cinq dents par terre en deux coups de poing ! Pan ! Et pan ! Et le tour est joué. Oh la crise ! Dix-sept mois au niouf. Elles m'ont coûtées cher, ces putains de dents. Dix-sept mois. Ca c'était... l'épisode pénible. Mais putain, ça en valait la peine, oh ça oui. Rien que pour voir cette pourriture, à plat ventre, recracher ses dents. (Il recommence à rire.) Ouais, carrément. Ah ouais, ça en valait la peine. (Il lève les yeux et, comme s'il se réveillait, il se rend compte qu'il est toujours attaché, et commence à tirer comme un furieux sur ses menottes.) Non... Non, non, non, non ! Non ! Mon Dieu, non ! Au secours ! Seigneur, ayez pitié de moi, non ! Non ! Aidez-moi ! Faites quelque chose ! Je vous en supplie Seigneur, faites quelque chose ! Allez, je vous en supplie, soyez clément ! Aidez-moi ! (Soudain, les Rôdeurs essaient de forcer la porte, mais la chaîne posée par T-Dog tient bon.) Non ! (Merle s'allonge, et crie d'un air suppliant.) Oh, Seigneur, Seigneur ! Je vous en supplie ! J'ai très mal agi, je le sais ! Et ça, c'est ma punition, j'en suis conscient... Je me suis très mal conduit, c'est vrai, et je l'ai mérité ! Aidez-moi, montrez-moi le droit chemin, guidez-moi, aidez-moi ! Merde ! (Il se tape le front contre le sol, puis, prit d'un élan de rage, il se glisse sous les tuyaux, et avec sa ceinture, il tente d'attraper des outils.) Tant pis, c'est pas grave. Te dérange pas, bon Dieu de mon cul, de toutes façons, je t'ai jamais prié ! Je t'emmerde, je m'en fous ! Ca sert à rien, espèce de connard ! De toutes façons, j'ai jamais prié, t'entends ?! Je survivrai, mais compte pas sur moi pour prier ! Je préfère plutôt crever ! Je t'implorerai jamais, t'entends ?! J'ai jamais prié de ma putain de vie ! Et c'est sûrement pas aujourd'hui que je vais m'y mettre ! (Il lance sa ceinture vers la scie de toutes ses forces, mais les menottes l'empêchent d'écourter la distance.) Allez !
(Dans les escaliers, les Rôdeurs forcent la porte de plus en plus.)
THE WALKING DEAD
EXT. JOUR, ROUTE - Rick et le groupe sont toujours en route pour le campement, à bord du fourgon. Rick se sent visiblement coupable d'avoir laissé Merle sur le toit du magasin.
MORALES : Mieux vaut ne plus penser à ça. On n'a pas pu faire autrement. Ok, on ramène pas Merle avec nous mais... Y'a pas grand-monde qui regrettera ce mec. Pas grand-monde à part Daryl.
RICK : Daryl ?
MORALES : Son frère. (Glenn les dépasse à bord de sa voiture de sport, avec l'alarme toujours déclenchée.) Il y en a un qui s'amuse, c'est toujours ça.
EXT. JOUR, CARRIERE - Tout le monde s'affaire. La femme de Morales s'occupe de ses enfants, tandis que Lori s'occupe de couper les cheveux à Carl.
LORI : Mon ange, plus tu remues, plus ça durera longtemps, alors ne bouge pas.
CARL : C'est pas facile !
LORI : Allez, fais un petit effort, s'il te plait.
SHANE : Une coupe de cheveux, c'est pas bien méchant. Tu verras quand tu devras te raser tout les jours. C'est galère ! Un jour, tu regretteras les mains de ta maman.
CARL : Ouais, ben j'en suis pas si sûr.
(Shane rit, amusé.)
SHANE : Tu sais quoi ? Sois un homme. Surmonte cette rude épreuve avec dignité. Et demain, je te montrerai un truc super. Je vais t'apprendre à attraper des grenouilles.
CARL : J'ai déjà attrapé une grenouille.
SHANE : J'ai dis "grenouilles", au pluriel ! Chasser cet animal, c'est un art, ça se prend pas à la légère. Faut le faire dans les règles. Et c'est un secret qu'on ne dévoile pas à tout le monde. Mais, je suis prêt à le partager avec toi.
(Carl se tourne vers sa mère.)
LORI : Oh, moi je suis une fille. Vois ça avec lui.
SHANE : C'est à prendre ou à laisser. Mais c'est une occas' à pas louper.
CARL : Et qu'est-ce qu'on ferait de ses grenouilles ? Au pluriel ?
SHANE : T'as déjà goûté aux cuisses de grenouilles ?
CARL : Beurk !
SHANE : Non, je t'assure, c'est bon !
LORI : Non, beurk, je suis d'accord.
SHANE : Oh, écoute-moi, très chère. Quand on aura terminé cette dernière conserve de haricots, tu changeras d'avis, c'est courru d'avance ! "Euh, Shane ? Je pourrais en ravoir une deuxième fois ? S'il te plait, s'il te plait, s'il te plait ! C'est délicieux !"
LORI : Ca m'étonnerait !
SHANE : (riant) L'écoute pas ! Toi et moi, on va devenir des héros ! Ils vont y goûter, tu verras. Ils en revoudront des cuisses de Kermitt la grenouille.
LORI : Je préfèrerai me farcir Peggy la cochonne. Voilà, dis comme ça, ça peut porter à confusion.
(Shane et Lori rient.)
SHANE : Je te le dis, on va devenir des héros ! On formera un tandem de choc. Toi, et moi. Shane, et Carl.
(Il fait un clin d'oeil à Carl. Soudain, une alarme retentit au loin.)
HOMME : Hé, Dale ! T'arrives à voir d'où vient le bruit ?
(Shane se rapproche tandis que Dale, perché sur son camping-car, surveille les environs à la recherche de la source.)
SHANE : Dis-moi tout, Dale !
DALE : Il y a encore rien à dire, je vois rien.
(Dale aperçoit vaguement le toit de la voiture rouge dévaler la route.)
AMY : C'est eux ? C'est notre groupe ? C'est ma soeur ?
(Dale aperçoit enfin la voiture rouge qui se dirige vers le campement.)
DALE : Nom d'un chien...
AMY : Tu vois quoi ?
DALE : Au son que ça fait, ça peut être qu'une seule chose. Une voiture volée. (La voiture se gare, les autres s'approchent. Glenn en sort, le sourire aux lèvres.) Nom d'un chien, arrête cette fichue alarme !
GLENN : Je sais pas comment ça marche !
SHANE : Ouvre le capot !
AMY : Où est ma soeur ? Où est Andrea ?
SHANE : Glenn, s'il te plait, ouvre-moi le capot !
GLENN : Ouais, j'arrive ! Ouais, ouais ouais !
(Il ouvre le capot, tandis qu'Amy le harcèle de questions.)
AMY : Glenn, je t'en prie ! Elle est vivante ?
GLENN : Oui, oui, elle est vivante ! Elle va bien ! Elle va bien !
AMY : Elle va rentrer ?
GLENN : Ouais !
(Jim retire un fil et l'alarme s'arrête enfin.)
AMY : Mais alors, pourquoi elle est pas avec toi ? Elle est où ? T'es sûr qu'elle a rien ?
GLENN : Oui ! T'inquiète. Ca va. Tout le monde va bien. (Amy soupire de soulagement.) Enfin.. Merle, peut-être pas, en fait.
SHANE : Bravo. Tu vas rameuter une tripotée de Rôdeurs avec ce truc qui beugle.
DALE : Ca va, c'est pas grave.
SHANE : Ah bon, c'est pas grave de faire des conneries ?
DALE : L'écho se répercute dans les colines. Difficile de savoir précisément d'où vient la source. (Shane lui lance un regard de reproche.) J'essaie pas de le défendre, je constate. (A Glenn.) Mais la prochaine fois, tu pourrais faire preuve d'un minimum de jugeote avant de faire un truc comme ça.
GLENN : Désolé. Mais avouez que c'est une caisse plutôt cool.
(Le fourgon arrive. Glenn sourit aux autres, leur indiquant qu'il s'agit du groupe. Dans le camion, Morales tape sur l'épaule de Rick.)
MORALES : Je vais te présenter tout le monde.
(Morales sort. Puis Andrea sort de l'arrière, et se précipite vers sa soeur, qui fait de même.)
ANDREA : Amy !
AMY : Andrea !
ANDREA : Amy !
(Elles se jettent dans les bras l'une de l'autre.)
AMY : Oh, si tu savais comme j'ai eu peur !
(Morales retrouve sa femme et ses enfants.)
MORALES : Je t'avais bien dit que je reviendrais !
(Lori et Carl s'isolent du groupe, sous l'oeil de Shane.)
LORI : Mon bébé... Ton papa, toi, tu sais qu'il ne va pas rentrer.
CARL : (pleurant) Je sais.
(Morales et Dale se donnent l'accolade.)
DALE : Ca me fait fichtrement plaisir de te voir ! Oh bon sang, j'ai cru qu'on vous reverrai jamais !
MORALES : Oh, si vous saviez !
SHANE : Et vous vous en êtes sortis comment ?
GLENN : Grâce à un petit nouveau. Il est futé.
SHANE : Un petit nouveau ?
MORALES : Ouais, ce cinglé venait de débarquer à Atlanta. (A Rick.) Hé oh, le super héros ! Fais pas ton timide ! (Rick sort enfin du fourgon, sans trop oser s'approcher.) Il est flic. Comme toi, Shane.
(Shane aperçoit alors Rick, et en reste bouche bée. Puis, c'est au tout de Lori et de Carl de se retourner, et de voir Rick.)
RICK : Lori...
CARL : Papa ! Papa !
(Carl coure vers son père qui l'attrape et le sert fort contre lui. Puis, tout en gardant son fils dans ses bras, il va vers Lori et la sert à son tour. Lori jette un regard furtif à Shane, qui est partagé entre la joie de revoir son meilleur ami, et la tristesse de devoir renoncer à Lori. C'est au tour de Rick de se tourner vers Shane, et cette fois, il abandonne sa tristesse pour laisser place à la joie.)
EXT. NUIT, CARRIERE - Autour d'un feu de camp, Rick raconte son aventure aux autres.
RICK : C'est... déconcertant. C'est ce qui décrit le mieux ce qu'on ressent. On est désorienté. On est aussi perdu. On a peur, bien sûr mais... On est surtout complètement désorienté.
DALE : Les mots ne semblent pas assez forts pour exprimer ça. Parfois, ils sont tout bonnement insignifiants.
RICK : J'ai eu l'impression qu'on m'avait arraché ma vie, qu'on m'avait projeté dans un monde parallèle et délirant. Pendant un moment, j'ai même cru que j'étais toujours dans le coma. Que je faisais... un cauchemar, un horrible cauchemar en boucle, et que je pouvais plus... me réveiller.
CARL : Maman a dit que t'étais mort.
RICK : Elle avait toutes les raisons de le croire. Ne doute jamais de ça.
(Lori jette un regard à Shane.)
LORI : Quand ça a vraiment commencé à dégénérer... A l'hopitâl, ils m'ont dit... que l'armée allait vous évacuer à Atlanta par hélicoptère, toi et d'autres patients. Ils ne l'ont jamais fait.
RICK : Ca m'étonne pas, vu qu'Atlanta a été infestée.
LORI : Oui.
RICK : La maladie a dû se propager à l'intérieur de l'hopitâl.
SHANE : C'est rien de le dire. Quand j'ai vu, je suis passé chercher Lori et Carl. Mais on peut dire que c'était moins une.
RICK : Je te suis redevable, j'en suis bien conscient. Je sais pas comment te dire merci.
DALE : Voilà que les mots nous font à nouveau défaut. Pauvres accessoires.
(Pendant ce temps, Ed, isolé avec sa femme et sa fille, jette une bûche dans son propre feu.)
SHANE : Hé, Ed ! Elle était peut-être pas nécessaire, cette bûche.
ED : On se les pèle, mec.
SHANE : Le froid, ça change pas nos règles. On avait dit qu'on se faisait pas de grand feu, qu'on gardait juste des braises, pour pas qu'on se fasse repérer de loin.
ED : Ouais, mais on se gèle les couilles. Et si pour une fois, tu te mêlais de tes fesses ?
(Shane se lève et s'approche d'Ed.)
SHANE : Ed... Est-ce que t'es bien sûr de vouloir insister ?
ED : Carol, retire la bûche du feu. Allez, magne-toi !
(Soumise, Carol obéit.)
SHANE : Putain de merde... (Shane éteint quelques braises sur le sol, puis s'accroupit et se tourne vers Carole et Sophia.) Carol, Sophia, comment ça va ?
CAROL : On fait aller. On fait aller.
SHANE : Bien.
CAROL : Désolée pour le feu...
SHANE : Non, non, t'as pas à t'excuser. Passez une bonne nuit, les filles.
CAROL : Merci.
SHANE : Merci pour ta coopération, Ed.
(Shane rejoint ensuite le groupe.)
DALE : Vous avez réfléchi à ce que vous allez dire à Daryl Dixon ? Ca ne va pas lui plaire, que vous ayez abandonné son frère.
T-DOG : C'est moi qui lui parlerais. J'ai fais tombé la clé, c'est normal.
RICK : Non, je vais le faire. C'est moi qui l'ai menotté.
GLENN : Hé les gars, c'est pas un concours. Désolé que ça se résume à nos origines, mais ça passera mieux si c'est un blanc qui lui annonce.
T-DOG : J'assume ce que j'ai fais. J'ai ma conscience pour moi.
AMY : Alors, on lui dit rien.
ANDREA : Ou au contraire, on lui dit tout. Que Merle nous mettait en danger. Qu'il était incontrôlable, qu'il fallait qu'on réagisse. (A Lori.) Votre mari a agi rapidement et dans notre intérêt. Merle ne peut s'en prendre qu'à lui s'il est resté sur le toit de l'immeuble.
DALE : Vous voulez vraiment dire ça à Daryl ? Franchement, connaissant l'oiseau, je ne le vois pas réagir de manière rationnelle à ça. Vous, si ? En tout cas, je vous préviens. Quand il va rentrer de la chasse, mieux vaut ne pas se trouver sur sa route.
T-DOG : J'ai eu peur. Je me suis sauvé. Mais j'ai pas honte de ce que j'ai fais.
ANDREA : On a tous eu peur, on s'est tous sauvés. Où tu veux en venir ?
T-DOG : J'ai quand même pris le temps de fermer la porte avec une chaîne, et un cadenas. L'escalier est très étroit. Les Rôdeurs vont peut-être réussir à s'entasser à cinq ou six, mais ils pourront pousser tant qu'ils voudront, ils défonceront pas cette porte. La chaîne et le cadenas lâcheront pas de sitôt. Pour faire court, Dixon est encore en vie. Il est toujours menotté au tuyau, sur le toit de cet immeuble. On peut encore le sauver. A nous de voir.
(Il se lève. Lori se blottit contre Rick, tandis qu'il se plonge dans ses réflexions, réfléchissant aux paroles de T-Dog.)
INT. NUIT, TENTE DES GRIMES - Lori se met au lit, tandis que Rick dit bonne nuit à Carl.
RICK : Regarde, je t'ai bien retrouvé, non ?
(Carl hoche la tête.)
CARL : Je t'aime, Papa.
RICK : Je t'aime aussi, Carl. (Il embrasse son fils sur le front, attend que celui-ci se tourne pour dormir, et rejoind sa femme. Il l'embrasse, et la prend dans ses bras, tout en se couchant à ses côtés.) Je vous ai retrouvé tout les deux.
LORI : Ouais.
RICK : Je savais que je vous retrouverai.
LORI : Tu es bien prétentieux, tu trouves pas ?
RICK : Non, j'en avais la certitude. Je suis retourné chez nous. J'errais dans la maison, je vous appelais, toi et Carl.
LORI : Oh pardon, Rick, si j'avais su...
RICK : J'étais sûr et certain que vous étiez en vie.
LORI : Tu l'as su comment ?
RICK : Les photos dans le salon. Et tout nos albums, ils avaient disparu. (Lori sourit, et prend un album photos.) Tu vois ? J'avais raison.
LORI : Ah ça, tu adores avoir raison. Prétentieux.
(Elle ouvre l'album et s'arrête à une page. Rick prend une photo de sa poche, et la pose à la place d'une photo de Carl, seul.)
RICK : C'est ici, sa place.
LORI : Mon amour, j'ai cru que t'étais mort et que je te reverrais jamais. Je te demande pardon. De t'avoir laissé. De... Pour tout. Pendant que tu étais à l'hopitâl. J'aurais voulu... tout effacer, faire marche arrière. Chasser la colère, oublier les mauvais moments, repartir à zéro.
(Rick l'embrasse.)
RICK : On a peut-être droit à une seconde chance. C'est pas donné à tout le monde. (Ils s'embrassent, puis Lori saisit l'alliance de Rick accrochée à sa chaîne.) Je me demandais où elle était passée.
LORI : Tu veux la récupérer ?
RICK : Bien sûr.
(Lori décroche l'alliance, et la met au doigt de Rick. Il embrasse de nouveau sa femme, et elle éteint la lampe. Rick jette un oeil à Carl, pour vérifier qu'il dort.)
LORI : Il se réveillera pas, t'inquiètes.
(Rick et Lori font alors l'amour, silencieusement.)
EXT. NUIT, CARRIERE - Shane, sur le toit du camping-car, fait le guet, non sans jeter un oeil à la tente de Lori et Rick. Alors que l'orage gronde, il remet sa casquette dans un soupir.
EXT. JOUR, CARRIERE - Le lendemain, Rick se réveille, se lève. Il salue un homme, la femme de Morales, et arrive près de Carol, affairée à s'occuper du linge.
CAROL : Bonjour.
RICK : Bonjour.
CAROL : (en montrant un pantalon.) Il est encore humide. Il sera propre et sec d'ici ce soir.
RICK : Vous avez lavé mes affaires ?
CAROL : Ouais. Enfin, on a fait ce qu'on a pu. Notre vieille planche n'est pas aussi efficace que la machine que j'ai à la maison.
RICK : C'est très gentil. Merci.
(Rick rejoint Glenn, qui observe Dale, Morales, et Jim démonter la voiture.)
GLENN : Regarde ça. C'est qu'une bande de rapaces. C'est ça, dépecez-la !
DALE : Faut qu'on ait une goutte d'essence. Elle passe dans les générateurs, tu sais bien qu'on n'a pas d'électricité sans eux. (Il tape sur l'épaule de Glenn d'un air compatissant.) Désolé, Glenn.
GLENN : J'espère en profiter avant qu'ils la dépiautent.
RICK : On aura peut-être l'occasion d'en voler une autre bientôt.
(Il part retrouver Lori au fil à linge.)
LORI : Bonjour, monsieur l'agent.
RICK : Bonjour.
(Andrea et Amy s'éloignent pour leur laisser de l'intimité.)
LORI : T'as réussi à fermer l'oeil ?
RICK : J'avais pas dormi aussi bien depuis longtemps.
LORI : Tant mieux. T'avais besoin de récupérer. C'est pour ça que je t'ai pas réveillé.
RICK : Ouais.
(Lori constate que Rick a quelque chose sur la conscience.)
LORI : Allez, crache le morceau.
RICK : J'ai pas arrêté de penser à... à l'homme qu'on a abandonné.
LORI : T'es pas sérieux ?
(Shane revient à bord de sa jeep.)
SHANE : J'ai apporté de l'eau. Pensez bien à la faire bouillir avant de vous en servir.
(Shane salue poliment Rick et Lori. Le couple reprend sa conversation.)
LORI : Est-ce que j'ai mon mot à dire, au moins ?
RICK : Bien entendu.
LORI : Alors, je vais te dire ce que j'en pense. J'en pense que c'est de la folie. Que c'est le meilleur moyen de briser le coeur de-
(Soudain, un cri d'effroi retentit à l'orée du bois.)
CARL : Maman !
LORI : Carl ! (Carl continue d'appeler sa mère. Rick et Lori se précipitent, suivis rapidement par Shane.) Mon chéri !
SHANE : Rick !
(Shane lui lance un bâton. Rick le rattrape et continue sa course.)
LORI : Carl ! Carl ! Mon chéri !
CARL : Maman !
LORI : Je suis là ! C'est bon, je suis désolée ! Tu t'es fait mordre, griffé ?
CARL : Non !
LORI : Voilà, tout va bien !
(Le groupe reste un peu retrait, tandis que Rick, Shane, Glenn, Jim, Morales et Dale s'approchent, pour voir un Rôdeur dévorer une biche rouée de flèches. Andrea et Amy, attirées par les cris, s'approchent aussi, mais ont un mouvement de recul. Le Rôdeur se retourne vers les survivants. Ni une, ni deux, le groupe d'hommes le frappent de plusieurs coups de crosse et de bâton, et Dale l'achève en lui coupant la tête avec sa hache.)
DALE : C'est le premier qu'on voit par ici. D'habitude, ils viennent pas dans les montagnes.
JIM : En ville, ils ont plus de quoi se nourrir, alors ils se déplacent.
(Ils entendent des bruits de pas, et restent aux aguets. Il s'agit de Daryl, armé de son arbalète, qui apparait.)
DALE : Oh, nom d'un chien...
(Daryl aperçoit l'animal dévoré.)
DARYL : Oh putain, le salopard ! Il était pour moi ce cerf ! Ah super, il a commencé à le ronger. (En donnant des coups de pied furieux dans le cadavre du Rôdeur) Enfoiré de dégueulasse, rempli de saloperies, d'erreur de la nature, sale bâtard !
DALE : Allez, calme-toi, ça sert à rien, mon petit gars.
(Daryl s'approche rapidement, mais Shane s'interpose.)
DARYL : Ouais, qu'est-ce que t'en sais, le vioc ?! Retourne jouer dans la maison du lac, avec ton chapeau à la con ! (En récupérant ses flèches.) J'ai traqué ce cerf sur des kilomètres. J'ai esssayé de le rapprocher du campement. On aurait rôti sa chair, ça aurait été un festin. Vous croyez qu'on peut couper cette partie, et récupérer le reste ?
SHANE : Non, trop risqué.
DARYL : Oh putain, et merde... J'ai une petite douzaine d'écureuils, sinon. Faudra faire avec ça.
(La tête du Rôdeur bouge encore.)
AMY : Oh, c'est dégueu !
ANDREA : Viens.
(Les deux soeurs préfèrent s'éloigner.)
DARYL : Vous avez toujours pas compris ? J'hallucine. (Il tire une flèche dans l'oeil du Rôdeur, puis récupère la flèche.) C'est le cerveau qu'il faut exploser. Pigé ? Ce que vous êtes lent, sérieux. (Il retourne au sein du campement, dans l'espoir de retrouver son frère.) Merle ? Merle ? Ramène ton cul de merdeux, vite fait ! J'ai choppé des écureuils ! Je les fais rôtir.
SHANE : Daryl ? Attend deux secondes, faut que je te parle.
DARYL : Que tu me parles de quoi ?
SHANE : De Merle. Il y a eu... Il y a eu un problème à Atlanta.
(Tous attendent avec anxiété la réaction de Daryl.)
DARYL : Il est mort ?
SHANE : On sait pas trop, en fait.
DARYL : "On sait pas trop, en fait" ?!
RICK : Bon, arrêtons de tourner autour du pot. Alors, moi, je vais te dire...
DARYL : T'es qui, toi ?!
RICK : Rick Grimes.
DARYL : Rick Grimes ? Ben vas-y, je t'écoute, puisque t'as un truc à me dire.
RICK : Ton frère représentait une menace pour nous tous. J'ai dû l'attacher avec mes menottes, en haut d'un immeuble du centre d'Atlanta. Il y est probablement toujours.
DARYL : Attend... Laisse-moi le temps de traiter l'info. T'es en train de me dire que t'as menotté mon frère comme une pauvre merde, et que tu l'as laissé en plan ?!
RICK : Oui.
(Daryl balance ses écureuils, et se jette sur Rick, mais Shane l'intercepte. Daryl tombe, puis se relève, armé d'un couteau.)
SHANE : Range ton couteau ! (Daryl n'écoute pas, mais il est rapidement maitrisé par Shane, qui l'attrape par le cou et d'une clé de bras, l'immobilise.) Tout doux, tout doux !
DARYL : Tu ferais mieux de me lâcher !
SHANE : Ah bon ? Ben, je suis persuadé du contraire.
DARYL : T'as pas le droit de prendre quelqu'un à la gorge !
SHANE : Eh ben, t'as qu'à porter plainte ! C'est toi qui vois, mais je peux rester comme ça pendant des heures.
RICK : Daryl, je voudrais que tout les deux, on discute calmement. Tu crois pouvoir faire ça ? Est-ce que tu crois pouvoir faire ça ? (Daryl se calme, Rick fait signe à Shane de le lâcher. Shane recule.) J'ai pas menotté Merle parce que ça me faisait plaisir. Ton frangin ne se comporte pas bien avec les autres. Il n'a pas l'esprit d'équipe.
T-DOG : C'est pas sa faute si Merle est encore là-bas. Il m'avait donné la clé, et je l'ai fais tomber.
DARYL : Ouais, et tu pouvais pas la ramasser ?!
T-DOG : Non. Elle est tombée dans un tuyau.
(Daryl se relève.)
DARYL : C'est comme ça que tu me remontes le moral, enfoiré !
T-DOG : Non. Mais j'ai peut-être une bonne nouvelle pour toi. J'ai verouillé la porte avec un gros cadenas, pour que les Geeks arrivent pas jusqu'à lui.
RICK : Il a fait tout ce qu'il a pu.
DARYL : Allez tous en Enfer ! Mais avant, dites-moi où il est. Je vais le ramener ici, moi.
LORI : Rick va venir avec toi. (Rick se tourne vers elle.) C'est ce que t'avais dis, non ?
RICK : Bon, j'y retourne.
(Un peu plus tard, Rick a enfilé son uniforme.)
SHANE : Alors, c'est décidé ? Tu vas y retourner ? Et nous ? Tu t'en fous de nous ? Tu nous laisses tomber.
RICK : Non, Shane, je ne laisse tomber personne. Et je me fous encore moins de Lori et de Carl.
SHANE : Eh ben, faudrait peut-être que tu lui dises, à Lori.
RICK : Elle le sait.
SHANE : Ecoute, vieux... Je suis désolé, mais j'y comprend rien moi, hein ! Alors, prend deux petites minutes, et explique-moi. Explique-moi pourquoi ? Pourquoi tu risquerais ta vie pour un sac à merde comme Merle Dixon ?!
DARYL : Hé ! Fais un peu attention à ce que tu dis !
SHANE : Oh, mais ça me semble très approprié. Merle Dixon... Ce connard te filerait même pas un verre d'eau s'il te voyait crever de soif.
RICK : Peu importe, ça m'intéresse pas. Le fait est que je peux pas laisser un homme mourir de soif, moi. Ca me ronge de savoir qu'on l'a laissé en plein soleil. On l'a laissé en plan, comme un rat pris au piège. Aucun animal ne mérite de finir comme ça, et encore moins un être humain.
LORI : Daryl et toi contre les Rôdeurs, c'est ça ton super plan, Rick ?
(Rick se tourne vers Glenn.)
GLENN : Oh, encore moi ?
RICK : Tu connais la ville comme ta poche. Tu l'as dis, tu entres, tu prends quelques trucs, tu ressors sans problème. C'est toi le geek, Glenn. Je sais que j'ai pas le droit de te demander ça, c'est pas juste. Mais je serais plus rassuré si tu venais. Et je suis sûr qu'elle aussi.
SHANE : Ok, alors trois de nos hommes vont risquer leur peau. C'est super, Rick.
T-DOG : Quatre.
DARYL : Pff... J'aurais tout vu, c'est de mieux en mieux, putain.
T-DOG : Quoi ? Tu vois d'autres volontaires pour aller sauver le cul de ton bouffon de frère, peut-être ?
DARYL : Pourquoi tu viendrais ?
T-DOG : Tu pourrais pas comprendre. On parle pas la même langue, tout les deux.
DALE : Ca fait quatre.
SHANE : Non, ça fait pas quatre. Tu nous mets en danger, tous autant qu'on est. Il faut que t'en sois bien conscient. Tu l'as vu comme moi, ce Rôdeur ! Il était ici, là où on vit, ils s'éloignent des villes, maintenant ! Si on en recroise d'autres, on aura besoin d'un maximum d'hommes pour en venir à bout, on a besoin de vous ici pour protéger le campement !
RICK : A mon avis, ce dont on a surtout besoin ici, c'est de plus d'armes.
GLENN : C'est vrai... Les armes...
SHANE : De quoi vous parlez ?
RICK : Deux carabines. Une bonne douzaine de revolvers. Au moins six fusils de chasse. J'ai mis les armes qu'on avait au poste dans un sac, avant de m'en aller. Je l'ai fais tomber à Atlanta, quand je me suis fait encercler par les Rôdeurs. J'ai qu'à aller le chercher, il est en plein milieu de la rue.
SHANE : T'as des munitions ?
RICK : 700 cartouches. De calibre différent.
LORI : Tu as traversé l'enfer pour être avec Carl et moi. Et tu-tu... tu vas déjà nous laisser, alors qu'on vient à peine de se retrouver ?!
CARL : Papa, je veux pas que tu t'en ailles.
LORI : Des armes, toujours des armes ! Shane avait raison tout à l'heure. Merle Dixon ?! Ce type ne mérite pas que vous vous sacrifiez ! Pourquoi t'y retournes ?! Explique-moi ! Explique-moi tes raisons !
RICK : Je dois la vie à quelqu'un. Sans cet homme et son petit garçon, à l'heure actuelle, je serais mort. (Lori tente de répliquer.) Lori ? J'ai une dette envers eux. C'est parce qu'ils m'ont soigné que j'ai pu vous rejoindre. Ils avaient prévu de me suivre à Atlanta. Si je ne les préviens pas, ils tomberont dans le même piège que moi.
LORI : Comment tu vas t'y prendre, alors ?
RICK : Il y avait aussi un talkie-walkie de la police, dans le sac d'armes. J'ai donné l'autre à Morgan. Il devait me contacter à leur arrivée.
SHANE : C'est les nôtres que t'as pris ?
RICK : Ouais.
ANDREA : On a une ci-bi, tu peux t'en servir.
SHANE : Non, ça servira à rien. Ces trucs ont fait la guerre, ils sont nazes. Ils captent que dalle, même pas la fréquence radio de notre voiture de police. Tu parles d'un équipement !
(Lori semble se résigner.)
RICK : J'ai besoin de ce sac. (Il se tourne alors vers son fils.) D'accord ?
(Carl hoche la tête.)
EXT. JOUR, CARRIERE - Le groupe s'apprête à partir. Le fourgon est préparé. Rick va voir Dale.
RICK : Il parait que t'as un coupe-boulons. Est-ce que c'est vrai ?
DALE : Peut-être.
T-DOG : Quand on sera sur place, on va en avoir besoin pour couper la chaîne. Et les menottes.
DALE : C'est que j'ai jamais trop aimé prêter mes outils. On me les abîme, on me les perd... Oui, T-Dog, c'est bien de toi que je parle. Apparemment, le sac rempli d'armes n'est pas le seul sac à être resté sur place. C'est vrai ! Il n'y a pas que Merle que vous avez abandonné. Il y a mes outils, aussi !
RICK : On te les rapportera. Mais, on peut rien faire sans la pince. Dis-toi que c'est une sorte de... d'investissement.
DALE : Si vous voulez mon avis, ça ressemble plus à un pari risqué. (Il va chercher son coupe-boulon.) Et qu'est-ce que j'ai en retour ?
RICK : Qu'est-ce que tu veux ?
DALE : Pourquoi pas un de ces fusils que tu vas rapporter ? Celui de mon choix ?
RICK : Vendu.
JIM : Dale, il pourrait faire encore un petit effort, un petit... (A Rick.) T'es venu en fourgon, non ?
RICK : Oui, mais quel rapport ?
JIM : Le tuyau du radiateur du camping-car a lâché. Ca sera problématique si on veut prendre la route et aller loin. Et, il se trouve que celui de ton fourgon correspond parfaitement. Enfin, je devrais pouvoir me débrouiller avec.
RICK : Dès notre retour, vous pourrez... transformer ce fourgon en un tas de pièces détachées.
(Daryl klaxonne à plusieurs reprises.)
DARYL : Allez, magnez-vous, on s'arrache !
(Dale donne le coupe-boulons à Rick.)
RICK : Merci.
(Rick et T-Dog rejoignent le fourgon. Shane se dirige vers Rick, un sac à la main.)
SHANE : Hé, Rick ! T'as des balles dans le python ?
RICK : Non.
SHANE : J'en ai récupéré la dernière fois, au stand de tir. Je devrais en avoir deux, trois qui trainent au fond de mon sac.
RICK : T'es comme les mamies, toi, t'as toujours tout dans ton sac à main.
SHANE : Ca me soûle que tu retournes là-bas. C'est... C'est super risqué, et dangereux mais... Mais si t'y vas, tu prends des balles.
RICK : Vu ce qu'il s'est passé la dernière fois, je sais pas si tirer un coup de feu en ville, c'est une très bonne idée.
SHANE : C'est toi qui voit.
RICK : Hmm, si on veut.
(Shane sort des balles, et s'arrête en voyant le nombre qu'il a dans les mains.)
SHANE : Quatre balles, quatre hommes. Sacrée coincidence. Y'a plus qu'à croiser les doigts. J'espère que ça te portera chance, mon vieux. Tiens.
(Il donne les balles à Rick.)
RICK : Merci.
SHANE : De rien.
(Rick monte dans le fourgon, et met les balles dans son chargeur. Le fourgon part, sous les yeux du reste du groupe.)
INT. JOUR, TENTE DES GRIMES - Lori rejoind Carl, qui s'est allongé.
LORI : Hé... Te fais pas de soucis, Papa va revenir.
CARL : Je me fais pas de soucis. Tu t'en fais, toi ?
LORI : Un peu oui, je suis inquiète.
CARL : Faut pas.
LORI : Pourquoi ?
CARL : Tu te rends compte ? Tu te rends compte un peu, de tout ce qu'il lui est arrivé ? Pourtant, il est pas mort.
LORI : (souriant) C'est vrai.
(Elle attrape la main de son fils, et la serre dans la sienne.)
EXT. JOUR, ATLANTA - (Le fourgon roule doucement sur les rails du chemin de fer.)
DARYL : Je vous préviens. Vaut mieux pour vous qu'il aille bien.
T-DOG : Je te l'ai dis. Les Geeks arriveront pas jusqu'à ton frère. Le seul truc qui viendra à bout de la chaîne, c'est notre pince coupante.
(Glenn arrête le fourgon.)
GLENN : Maintenant, on marche.
(Ils sortent du fourgon et se dirigent vers la ville.)
EXT. JOUR CARRIERE - Dale fait le guet sur son camping-car.
LORI : Dale ? T'aurais pas vu Carl ?
DALE : Il est à la carrière, avec Shane. D'après ce que j'ai compris, ils sont allés à la chasse à la grenouille dans le lac.
(Lori regarde en direction du lac. En contrebas, tandis que les femmes du campement sont occupées à laver le linge dans le lac, Shane et Carl tentent d'attraper des grenouilles.)
CARL : J'ai toujours rien attrapé.
SHANE : T'inquiètes ! C'est qu'elles sont malignes. Elles veulent pas se montrer. Tu sais pourquoi ? Parce qu'elles ont bien compris que quelque chose se tramait, les chipies ! Pas grave ! On va devoir jouer aux plus rusés. Voilà le plan. Prépare-toi, je vais jouer un rôle-clé. D'accord ? Ce que je vais faire, c'est que je vais essayer d'en chopper une. Les autres vont avoir les chocottes, elles vont se disperser, et venir vers toi. C'est clair ?
CARL : C'est clair.
SHANE : T'auras plus qu'à les pêcher avec l'épuisette, pas de pitié pour les grenouilles ! Attention, t'es prêt ?
CARL : Ouais !
SHANE : Voilà, fais-moi le vilain ! Grrr !
CARL : Grrr !!!
SHANE : Parfait ! T'es prêt ?
CARL : Ouais !
SHANE : On va passer à l'attaque, c'est partie ! (Shane avance prudemment dans l'eau, tend son seau devant lui, et se jette en avant, en faisant le plus de bruit possible.) A toi de jouer, petits pieds ! Allez vas-y ! Montre-leur qui c'est le plus fort ! Alors, qui c'est le plus fort ? C'est Carl !
(Carl rit aux éclats, tandis que Shane continue ses éclaboussures. Un peu plus loin, les femmes sont toujours occupées avec le linge.)
JACKIE : Je m'interroge sur la répartition des tâches, moi ici.
SHANE : Allez vas-y, c'est ça ! Plonge-la dans l'eau, et remonte-la ! Alors, qu'est-ce que t'as ? Qu'est-ce que t'as dans l'épuisette ? Hein ?
(Carl remonte l'épuisette après l'avoir plongée dans l'eau, mais elle est vide.)
CARL : De la terre.
SHANE : Bon, tant pis ! Allez, on recommence. Quand on chasse les grenouilles, on rentre pas bredouille ! Hein ?
(Ils recommencent leur petit jeu.)
JACKIE : Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi les femmes se retrouvent à jouer les domestiques ?
AMY : C'est la fin du monde, Jackie. On t'a pas prévenu ?
(Carol jette un regard à son mari, qui surveille.)
CAROL : C'est comme ça, c'est tout.
EXT. JOUR, ATLANTA - Les hommes traversent une grille déjà coupée.
RICK : D'abord Merle, ou les armes ?
DARYL : Merle ! La question se pose même pas.
RICK : Si, justement, Daryl ! (A Glenn.) T'as le plan de la ville en tête, c'est toi qui décide.
GLENN : On est plus près de Merle. Pour les armes, faudrait revenir sur nos pas. Merle d'abord.
(Ils se mettent à courir.)
EXT. JOUR, CARRIERE - Le groupe de femmes discutent tout en faisant la lessive.
CAROL : Ah, si vous saviez comme elle me manque, ma machine à laver !
ANDREA : Moi, ce qui me manque, c'est ma Mercedes. Et mon GPS avec.
JACKIE : Oh et moi, ma machine expresso automatique, avec café à moudre, moulin intégré, et minuteur !
AMY : Mon portable. Mon ordi, aussi.
ANDREA : Ah, et mon vibromasseur. (Les autres la regardent d'un air coquin.) Ben quoi ?
(Elles rient. Carol regarde son mari, puis, chuchote.)
CAROL : Moi aussi.
(Toutes se mettent à rire aux éclats. Ed s'approche.)
ED : Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?
ANDREA : Oh tu sais, ce n'est ni plus ni moins que des discussions de gonzesses. C'est pas intéressant. (Ed ne semble pas vouloir partir. Andrea soupire.) Il y a un problème, Ed ?
ED : Pas un qui te regarde, en tout cas. Vous devriez vous concentrer un peu plus sur votre boulot. On n'est pas là pour se bidonner.
(Andrea ne dit rien, mais hausse les sourcils. Lori rejoind Carl et Shane.)
LORI : Carl ! Je t'avais demandé de pas t'éloigner de Dale, non ?
CARL : Si, mais avec Shane, on essayait d'attraper des grenouilles, il m'avait promis de-
LORI : Ce n'est pas Shane qui commande, c'est moi, d'accord ? Tu viens ? On rentre. Passe devant, je te suis.
(Carl s'exécute, et retourne au campement. Lori commence à le suivre.)
SHANE : Si tu veux un conseil, Lori, tu devrais pas t'en prendre au petit, il y est pour rien.
LORI : Dommage que t'ais perdu le droit de me donner des conseils.
SHANE : Lori, s'il te plait ! Attend-moi deux secondes ! Je crois qu'on devrait discuter. On n'a pas eu l'occasion de discuter, tout les deux.
LORI : Non, non, ça aussi. T'as qu'à discuter avec les grenouilles.
SHANE : Je sais pas comment t'as interprété les choses, ni ce que t'en penses...
LORI : Interpréter les choses ?! Parce qu'il y a plusieurs façons de les voir, selon toi ?! A partir d'aujourd'hui, tu vas laisser ma famille tranquille et garder tes distances. Tu ne t'approcheras plus de Carl, et évidemment, tu ne nous adresseras plus la parole, à moi, ou à ma famille. C'est fini, ton petit jeu.
SHANE : C'est pas juste, Lori, je voulais votre bien.
LORI : Arrête ! Arrête, Shane, la ferme !
SHANE : Je le mérite pas !
LORI : Ca suffit ! Tu m'as menti, Rick n'est pas mort, il est en vie, il m'a retrouvé !
SHANE : C'est mon meilleur ami. Qu'est-ce que tu crois ? Que ça me fait pas plaisir qu'il soit vivant ?!
LORI : Comment tu as pu me faire ça ?! Pourquoi tu m'as menti ?! C'est toi qui m'a annoncé que mon mari était décédé ! T'es qu'un enfoiré !
(Sur ces mots, Lori fait demie-tour.)
INT. JOUR, MAGASIN - Rick, Glenn, T-Dog et Daryl avancent prudemment dans le magasin maintenant vide. Ou presque. Rick fait signe à Daryl qu'une Rôdeuse approche. Daryl s'approche, et vise.
DARYL : Oh putain... Une morue avec la gueule de travers.
(Daryl tire droit dans la tête de la Rôdeuse puis, une fois fait, récupère sa flèche.)
EXT. JOUR, CARRIERE - Shane regarde tristement Lori et Carl repartir au campement. Pendant ce temps, Andrea, agacée par la présence d'Ed, se lève.
ANDREA : Ed, tu sais quoi ? Si tu trouves qu'on lave mal ton linge, ben, tu viens nous aider, comme ça, ça ira plus vite. Tiens.
(Elle jette une chemise trempée à Ed, qui la lui rejette en pleine figure.)
ED : C'est pas mon boulot, ma grande.
AMY : Andrea, arrête !
ANDREA : Ah ouais ? Et c'est quoi, ton boulot ? Rester les bras croisés et fumer des cigarettes ?
ED : En tout cas, c'est pas d'écouter les conneries d'une pauvre bêcheuse qui pète plus haut que son cul, ça c'est sûr ! (A Carol.) Amène-toi ! On se casse.
(Carol se lève, mais Andrea n'en n'a pas fini avec Ed.)
ANDREA : Carol est assez grande pour faire ce qu'elle veut.
ED : Toi, mêle-toi de tes fesses. (A Carol.) Allez, dépêche ! Bouge-toi un peu !
ANDREA : Carol...
CAROL : Andrea, laisse tomber. C'est pas grave.
ED : Hé ! C'est pas parce que t'es une petite pouf qu'est allée à la fac, que j'hésiterai une seule seconde à t'en coller une, ok ? (Andrea est offusquée. Il se tourne vers Carol.) Bon allez, magne ton cul, toi. Sinon, tu vas le regretter.
JACKIE : Oui, et elle va revenir couverte de bleus, encore une fois ?! Rêve pas, tout le monde les a remarqués.
(Ed rit, tandis que plus loin, Shane regarde la scène.)
ED : Ca me fait une belle jambe ! (A Carol.) Bon allez, tu viens ? (Aux autres.) Un petit conseil, vous feriez mieux de vous mêler de vos affaires. Et arrêtez un peu de me provoquer, sinon, ça risquerait de finir mal. Ok ? (Il attrape Carol par le bras.) Allez !
CAROL : Oui, oui, je te suis !
(Mais les autres tentent de la retenir.)
ANDREA : Non, non, n'y va pas !
ED : C'est moi qui commande ! C'est moi qui commande !
(Il donne une violente claque à sa femme.)
ANDREA : Non, mais ça va pas ?!
(Les filles tentent de s'interposer.)
ED : Tu viens ?!
ANDREA : T'as pas honte, espèce de brute ?!
ED : Tu fais ce que je te dis, sinon, tu vas en reprendre une autre ! (Ils parviennent à retenir Carol avant qu'il ne refrappe. Shane arrive, attrape Ed par le t-shirt.) Lâche-moi !
(Shane le jette à terre, et se jette sur lui, lui donnant des coups de poings à répétition, lâchant toute sa colère et sa frustration sur lui.)
AMY : Shane !
(Les femmes sont horrifiées, Carol fond en larmes.)
JACKIE : Arrête !
ANDREA : Shane ! Shane, ça va, ça suffit ! Ca suffit, Shane ! Arrête !
(Shane s'arrête de frapper.)
SHANE : Si jamais tu relèves une seule fois la main sur ta femme ou ta fille, je te préviens, sale pourriture, j'arrêterai pas ! Est-ce que t'as compris ? Est-ce que t'as bien compris ? Je te frapperai jusqu'à ce que t'en crèves !
(Il lui donne un dernier coup de poing. Andrea tente de calmer Carol.)
ANDREA : Ca va aller, ça va aller... (Shane se relève, et donne un coup de pied à Ed, avant de reculer. Carol repousse Andrea et se jette aux côtés de son mari.) Carol !
CAROL : Oh mon Dieu ! Pardon, Ed, pardon ! Je voulais pas ! Pardon ! (Shane s'en va.) Oh, Ed, pardon ! Je te demande pardon !
INT. JOUR, ATLANTA - Le groupe court dans l'immeuble, et arrive enfin à la porte. T-Dog coupe la chaîne, et Daryl ouvre la porte d'un coup de pied.
EXT. JOUR, ATLANTA, TOIT - Daryl se précipite à l'endroit où Merle est censé se trouver.
DARYL : Merle ! Merle ! (Les autres le suivent, mais constatent que Merle n'est plus là. Tout ce qu'il reste de lui, c'est sa main. Daryl pousse des cris désespérés.) Non ! Non ! Non ! (La caméra montre la scie à métaux, puis la main de Merle, et enfin les menottes ensanglantées.) Non ! Non !
(La musique recouvre peu à peu les cris de Daryl.)
Fin de l'épisode.