INT. NUIT
(Shane, dans la salle de bains, s'apprête à prendre une douche. Il se rase la tête. Il essuie la buée sur le miroir, et se regarde, d'un air presque animal.)
THE WALKING DEAD
INT. NUIT
(Tandis qu'on entend Rick et Lori parler, on voit Shane courir dans un couloir.)
LORI : Repose-toi, Rick. Il faut que tu reprennes des forces.
RICK : Lori, est-ce que... est-ce qu'on t'a déjà raconté la fois où... où Shane a volé la voiture de Kinglsey ? C'était mémorable.
LORI : Oui, oui.
(Derrière Shane, Otis suit. Ils sont poursuivis par des rôdeurs.)
RICK : Shane a volé la voiture du principal garée en plein milieu du parking réservé aux profs et, pendant une journée d'école en plus. Il est sorti comme une flèche de la cantine, il a foncé droit sur le cabriolet de Kingsley. (Il rit.) Il a bidouillé les fils d'allumage, il a démarré en trombe, et il a descendu toute la rue Dylan, jusqu'à l'élevage de volailles plus bas. T'as déjà entendu parler de cette anecdote, non ? Enfin, bref. Il a garé la voiture dans un des énormes enclos. Son coupé sport, Kinglsey le bichonnait. Il le cirait tous les mois, il nettoyait l'intérieur à la station-service toutes les semaines. Et Shane, qu'est-ce qu'il a fait ? Il l'a planté en plein milieu de la basse-cour, entouré d'au moins deux cents poules rouges. Il a jeté un gros sac de grains sur la banquette arrière, il l'a éventré et a baissé toutes les fenêtres, et ensuite il a piqué un sprint pour revenir à l'école. Il avait facilement cinq kilomètres à faire. Et pourtant, il était revenu à sa place, avant la sonnerie, pour finir son sandwich. Ca a sonné. (On retrouve Lori et Rick aux côtés de Carl.) On est allé en cours, et quand Shane a croisé Kingsley dans le couloir, devine ce qu'il a eu le culot de lui sortir. "Vous n'avez pas froid, monsieur ? Moi, j'ai la chair de poule." (Il rit de nouveau.) La chair de poule. t'as compris ?
LORI : J'ai compris.
RICK : Ouais, bien sûr que t'as compris. T'as entendu cette histoire des centaines de fois. Tu sais, quand j'y repense, t'avais raison, tout à l'heure. Shane va rapporter le matériel dont le docteur a besoin. Ca, j'en doute pas.
LORI : Hershel t'a dit d'avaler quelque chose.
RICK : Tout ira bien pour Carl.
LORI : S'il te plait, Rick, fais-le pour moi. Il faut que tu reprennes des forces.
(Rick prend le sandwich posé sur la table de nuit, et obéit.)
INT. NUIT
(Tandis qu'Andrea nettoie son arme, Carol pleure dans son coin. Daryl, allongé sur le sol, ne peut plus ignorer ses pleurs et se lève. Il prend son arbalète.)
DARYL : J'ai besoin de mon chargeur. (Andrea le lui tend.) Je pars faire un tour. Je vais chercher la petite.
(Carol l'a entendu et le regarde. Il lui fait un signe de tête avant de sortir.)
EXT. NUIT
(Andrea le suit.)
ANDREA : Je viens avec toi.
DARYL (à Dale, qui monte la garde sur le toit du camping-car) : Je vais dans les bois. Avec un peu de chance, Sophia n'est pas loin. Elle verra peut-être ma lampe torche.
DALE : A cette heure-là ? T'es sûr que c'est raisonnable ?
ANDREA : Dale !
INT. NUIT
(Otis et Shane sont toujours cernés par les rôdeurs.)
SHANE : Et derrière cette fenêtre, vous savez ce qu'il y a ?
OTIS : Il y a six mètres de vide. Il y a rien en dessous, à par quelques buissons. A côté, il y a le terrain de sport.
SHANE : Il faut qu'on réussisse à traverser. On fonce, on les ouvre, et on saute.
OTIS : Vous, peut-être. Mais moi, non.
SHANE : Faut pas dire ça.
OTIS : Vous m'avez bien regardé ? Vous croyez vraiment que je vais me faufiler à travers cette fenêtre ? Je ferais pas long feu, c'est sûr. Voilà ce que je propose. On en descend quelques-uns pour se frayer un chemin, je saute, et je les attire de l'autre côté. Pendant ce temps, vous traversez le gymnase, et vous sautez par la fenêtre.
SHANE : Et vous sortez par où ?
OTIS : Par les vestiaires, de ce côté-là.
SHANE : Non, ça c'est un coup à se faire coincer et à se faire bouffer.
OTIS : Dedans, il y a aussi des fenêtres, mais plus à ma taille. Je passe à travers de l'une d'entre elles, et je vous retrouve sur le terrain de sport.
(Otis lui tend les sacs de matériel.)
SHANE : Vous êtes complètement barje, vous, vous savez ?
OTIS : Pour sauver ce gamin, je suis prêt à tout.
SHANE : Vous tirez trois fois, et vous foncez. Je vais essayer de vous couvrir. Je vais vous dégager le chemin, vous gagnerez du temps. D'accord ?
(Shane commence à tirer dans le tas, et couvre Otis, qui coure vers le vestiaire. La plupart des rôdeurs vont à sa poursuite, sauf deux, qui suivent Shane de l'autre côté, mais il s'en débarasse. Il passe ses affaires par la fenêtre, puis se suspend dans le vide, accroché au rebord, afin de préparer sa chute. Mais un rôdeur l'attaque, et tandis qu'il tire, il perd l'équilibre et tombe sur sa cheville. Il retient un hurlement de douleur, et se relève, au moment où il entend des coups de feu. Il reprend ses affaires et se met à marcher.)
EXT. NUIT
(T-Dog et Glenn arrivent devant la maison des Greene.)
GLENN : Tu crois qu'on doit sonner ? Il y a quand même des gens qui habitent là.
T-DOG : On va pas s'emmerder avec la politesse. T'as vu dans quel monde on vit ?
(Tandis qu'ils montent les marches du porche, ils sont interpelés par Maggie.)
MAGGIE : Vous avez refermé la barrière derrière vous ?
GLENN : Heum... Salut ! Oui, on a rabattu le loquet, comme on l'a trouvé. Bon, ben, ravi de vous revoir. On s'est vu brièvement dans la forêt.
T-DOG : On est venu pour aider. Si il y a quelque chose qu'on peut faire... (Maggie regarde avec inquiétude le bras de T-Dog, qui a l'air mal en point.) Vous inquiétez pas, je me suis pas fait mordre. Je me suis ouvert le bras, et la plaie s'est infecté.
MAGGIE : Mon père va regarder ça. Je vais les prévenir.
GLENN : On a apporté un tube de calmants, et des antibiotiques aussi. Il en a déjà pris. Carl en a peut-être besoin.
MAGGIE : Entrez. Je vais vous préparer à manger.
INT. NUIT
(Maggie les conduit dans la chambre où Rick et Lori veillent sur Carl, tandis qu'Hershel prend sa tension.)
GLENN : Salut.
RICK : Salut.
GLENN : Euh, on est là. D'accord ?
LORI : C'est gentil.
T-DOG : Surtout, hésitez pas.
(Maggie les fait sortir. Hershel découvre l'abdomen de Carl, qui est gonflé, et bleu.)
HERSHEL : S'ils tardent à rentrer, on va avoir une décision à prendre.
RICK : C'est-à-dire ?
HERSHEL : Si vous me laissez prendre le risque d'opérer votre fils sans respirateur.
LORI : Vous disiez qu'il n'y avait pas d'espoir.
HERSHEL : Effectivement, les chances que ça marche sont très faibles. Malheureusement, on ne peut plus attendre très longtemps.
(Lori, accablée, sort. Rick la suit.)
EXT. NUIT
(Daryl et Andrea sont en quête de Sophia dans les bois.)
ANDREA : Tu crois vraiment qu'on va retrouver Sophia ?
DARYL : C'est dingue ! Tu tires la même tête de déterrée que les autres. Vous êtes pas du genre optimiste. On ne fait que commencer.
ANDREA : Tu y crois, toi ?
DARYL : Hé, on n'est pas dans l'Himalaya, on est en Géorgie. Elle a dû se réfugier dans une ferme, ou quelque part par là. Ca arrive tous le temps. Les gens se perdent, mais ils ne meurent pas forcément.
ANDREA : Elle n'a que douze ans. C'est une gamine.
DARYL : J'étais plus petit qu'elle, quand moi, je me suis perdu. Neuf jours dans la forêt à bouffer des baies et à me torcher avec des putains d'orties.
ANDREA : Quelqu'un t'a retrouvé ?
DARYL : Tu parles ! Mon vieux était parti se prendre une cuite avec une serveuse ? Merle était encore en maison de redressement. Personne n'a remaqué mon absence. J'ai retrouvé mon chemin tous seul. J'ai filé direct dans la cuisine pour me faire un casse-dalle. Plus de peur que de mal. Pas de bobos, à part que mon cul me démangeait sévère.
(Andrea se met à rire.)
ANDREA : Pardon ! Je suis désolée. Je devrais pas rire, c'est pas drôle ce qui t'es arrivé.
(Elle continue de rire, ce qui finit par déteindre sur Daryl.)
DARYL : La seule différence, c'est que pour Sophia, il y a des gens qui la cherchent, elle. Et ça, c'est un sacré avantage.
EXT. NUIT
(Rick rejoint Lori sur le porche de la maison.)
LORI : Peut-être que les enfants n'ont plus leur place dans ce monde.
RICK : Oui, mais le fait est qu'on a un enfant. Carl fait partie de ce monde, et c'est comme ça.
LORI : Peut-être qu'il ne devrait pas. Et si cet accident était une forme de délivrance ?
RICK : Lori, tu penses pas ce que tu dis. (Lori le regarde droit dans les yeux.) Ah, d'accord. Je vois. Que cette idée t'ai effleuré, ça, je peux le comprendre -
LORI : L'idée ne m'a pas seulement effleuré, je n'arrête pas d'y penser. Pourquoi laisser Carl vivre dans ce monde-là ? Le laisser mener cette horrible vie ? Pour que, jour après jour, il voit des humains se faire dévorer par des monstres ? Pour qu'il meure de peur et de faim, jusqu'au jour où finalement, lui aussi... ? Pour qu'il soit obligé, constamment, de fuir ? Et même s'il réussit à s'en tirer, quel avenir a-t-il ? Il va devenir.... Une sorte d'animal dépourvu d'humanité qui ne sait que se battre pour assurer sa survie. S'il... S'il venait à mourir ce soir... Plus de souffrances. Explique-moi pourquoi cette vie vaudrait la peine d'être vécue ?
(Sa voix se brise.)
RICK : Qu'est-ce qui a changé ?
LORI : Pardon ?
RICK : Jenner nous a donné une alternative, une échappatoire. Mais tu lui as demandé de ne pas nous condamner. Tu l'as imploré de nous laisser notre chance, tu te souviens ? Alors, dis-moi ; qu'est-ce qui a changé ?
LORI : Ca m'est venu, il y a quelques jours. L'espace d'une seconde, ça m'est sorti de la tête, j'ai oublié que Jackie était morte. Alors, je me suis retourné pour lui parler, je crois même que je l'ai appelé. Et puis, tout à coup, je me suis souvenu. Au moins, elle n'a plus peur et elle n'est plus obligée, tous les jours, d'affronter cet enfer. De vivre toutes ces horreurs... L'autoroute, les hordes, Sophia, Carl qui se fait tirer dessus ! Elle a cette chance. Cette chance de ne plus avoir faim, avoir peur. De ne plus ressentir cette colère. Je n'en peux plus, d'avoir la peur au ventre ! Tous les matins, quand je me réveille, j'ai l'impression d'avoir un couteau sous la gorge et à chaque seconde, c'est pareil ! Jackie n'endure plus ça, elle est en paix. Je crois qu'au final, Jenner avait raison.
RICK : Je peux pas entendre ça. Et je peux pas accepter ça. Cet homme a abandonné, il a baissé les bras et il.... Ce que Jenner a pu dire, ça m'est égal, on... On n'a pas à tenir compte de ça. Tu crois réellement que ce serait mieux que Carl... ? Toi aussi, tu veux baisser les bras ? C'est ça ?
LORI : Dis-moi pourquoi ce serait préférable pour Carl de vivre cette vie ? Dis-moi.
(Rick ne répond rien.)
EXT. NUIT
(Shane, boîtant et à bout de forces, tente de trouver un échappatoire. Mais les rôdeurs sont partout. Il doit s'arrêter pour recharger son fusil. Il hésite à tirer, quand Otis apparait pour lui donner un coup de main, ce qui lui redonne un regain d'énergie. Shane le rejoint.)
SHANE : Bordel ! Je croyais que je vous avais perdu.
OTIS : C'était les dernières balles de ma carabine.
SHANE : Moi aussi. Allez, vite, vite ! Faut foutre le camp ! Vite !
INT. NUIT
(Rick et Lori sont assis dans le couloir, en attente de nouvelles de leur fils. Ils somnolent, quand ils entendent Carl tousser. Ils se précipitent dans la chambre. Carl est éveillé et en panique.)
CARL : Où est-ce que je suis ?
(Lori lui caresse le front pour le rassurer.)
RICK : Salut, bonhomme ! Ca, c'est Hershel. On est dans sa maison. Tu as eu un accident, Carl. Comment tu te sens ?
CARL : J'ai mal.... au ventre !
LORI : Oh, mon bébé ! Je sais, je sais...
(Rick se retient de pleurer.)
CARL : J'aurais voulu que tu le vois.
LORI : Quoi donc ?
CARL : Le cerf. Il était tellement beau, et j'étais tous près de lui. Tu sais, Maman, j'ai jam-ja...
(Il s'arrête soudainement de parler et ses yeux restent immobiles.)
RICK : Carl ?
LORI : Qu'est-ce qui se passe ?
(Soudain, Carl est secoué de tremblements violents.)
HERSHEL : Laissez-le, il convulse. Vous allez lui faire mal, si vous le retenez.
LORI : Vous ne pouvez pas le calmer ?!
HERSHEL : Non, il faut attendre que ça passe. (Lori se jette dans les bras de Rick, terrifiée par les convulsions de Carl, qui finissent par se calmer. Hershel en profite pour l'ausculter.) Son cerveau n'est pas assez irrigué, à mon avis. Sa tension a chuté. Il a besoin d'une nouvelle transfusion.
RICK : Je suis prêt, allez-y.
HERSHEL : Non, votre corps pourrait ne pas le supporter. Vous risqueriez de tomber dans le coma, ou de faire un arrêt cardiaque.
RICK : Vous perdez du temps.
(Il tend son bras, et Hershel entreprend la transfusion.)
EXT. NUIT
(Shane et Otis longent le grillage en direction de la sortie.)
SHANE : Allez, on y est presque. Il faut qu'on sorte de là.
(Ils s'arrêtent.)
OTIS : Deux secondes, je reprends mon souffle.
SHANE : On y est presque.
(Une horde de rôdeurs se jette sur le grillage contre lequel ils sont adossés, les obligeant à repartir immédiatement. Otis soutient Shane pour l'aider à avancer.)
EXT. NUIT
(Dale est toujours sur le toit du camping-car. Il est rejoint par Carol.)
DALE : T'arrives pas à dormir ?
CAROL : Non. Je préfère guetter leur retour. Je trouve pas le sommeil. Si tu veux, tu peux descendre te reposer.
DALE : Non, non. On va monter la garde tous les deux.
CAROL : Ils sont partis de quel côté ?
(Dale lui montre la direction de la main.)
EXT. NUIT
(Andrea et Daryl continuent leur expédition nocturne. Soudain, ils entendent un bruissement de feuilles et suivent cette direction. Ils retrouvent le campement qu'ils avaient déjà vu et constatent alors qu'un rôdeur est pendu à un arbre. Une feuille de papier est accrochée au tronc.)
DARYL : Non mais, c'est quoi ça ?! (Le rôdeur, toujours avide de chair fraiche, tend les bras vers eux. Ses jambes ont été complètement dévorées, ne laissant que les os et quelques lambeaux de chair. Daryl lit la note.) "On m'a mordu, la fièvre est apparue, cette vie est devenue un enfer, je préfère lâcher l'affaire." Cet abruti ne savait pas que, pour en finir, il fallait se faire éclater la tête ? Quel con ! Il s'est loupé et il va attirer tous les zonards du coin ! Un appât géant. (Andrea se penche vers le sol, malade.) Ca va ?
ANDREA : Je vais vomir mes tripes.
DARYL : Si t'as envie, te retiens pas.
ANDREA : Non, ça va aller. Mais, si on peut changer de sujet, c'est pas de refus. Où est-ce que tu as appris à tirer ?
DARYL : Faut bien gagner sa croûte. D'ailleurs, si on a un truc en commun avec les rôdeurs, c'est la bouffe. Je parie que c'est la première fois qu'il est aussi près d'un quatre heures depuis sa transformation, lui. C'est pitoyable. Il pend comme une énorme pinata. Et ses copains sont venus lui ronger les guiboles jusqu'à l'os.
(Cette fois, Andrea vomit pour de bon.)
ANDREA : On était pas censé changer de sujet ?
DARYL : Eh ben, c'est bien fait ! Ca t'apprendra à te moquer de mon cul qui gratte.
ANDREA : Remarque, j'avais pas grand chose à vomir.
DARYL : Bon, allez ! On dégage.
ANDREA : Tu vas pas le décrocher ?
DARYL : Ben, non. Il fait de mal à personne. Et puis, je vais pas gâcher une flèche pour lui. Il a voulu en finir, hein, c'est son choix. C'est pas mon problème, à moi. (Andrea s'approche du rôdeur, qui s'agite.) Bon, on met les voiles ? Ou pas ? Je pose juste la question.
ANDREA : Une flèche en échange de ma réponse. Ca te va, ça ? (Daryl acquiesce.) Je suis pas sûre de vouloir vivre. Je sais pas si je dois m'estimer heureuse, ou si c'est un cadeau empoisonné.
DARYL : J'appelle pas ça une réponse. (Il pointe son arbalète vers le rôdeur et tire. La flèche atteint la créature en pleine tête, mettant fin à ses râles affamés.) Et ça, c'est du gaspillage.
(Ils s'en vont.)
EXT. NUIT
(Dale surveille le moindre mouvement.)
CAROL : T'as aucune raison de t'inquiéter. Elle est avec Daryl. Il la protégera, si elle fait une mauvaise rencontre. Tu m'entends ?
DALE : En fait, tous ce que j'ai retenu c'est "si elle fait une mauvaise rencontre". Tu peux monter la garde ?
(Il lui tend son fusil.)
CAROL : Je sais pas me servir de ce truc.
DALE : J'en ai pas pour très longtemps. Si tu vois quelque chose, tu cries très fort. Je reste dans le coin. Je t'entendrai.
(Dale descent, avec son fusil. Carol se lève pour prendre le relais de la surveillance.)
INT. NUIT
(Patricia recoud le bras de T-Dog, qui gémit de douleur.)
PATRICIA : Il était grand temps de recoudre cette plaie. Cette blessure aurait pu vous coûter la vie. Merle Dixon, c'est votre ami avec des antibiotiques ?
GLENN : Non, moi c'est Glenn. Merle nous a quitté, en fait. Et son frère nous a donné ses médicaments.
T-DOG : C'était pas vraiment un ami, Merle.
PATRICIA : Vous êtes sûr ? Sa doxicycline vient pourtant de vous sauver la vie. Vous savez pourquoi Merle la prenait ?
GLENN : Il avait la chaude-pisse. (Maggie le regarde.) Euh... Une maladie vénérienne. C'est ce que Daryl a dit.
PATRICIA : C'est la meilleure chose qui vous soit arrivé. Que Merle ai attrapé cette maladie.
T-DOG : Honnêtement, j'ai pas très envie de penser à ça.
(Glenn sort.)
EXT. NUIT
(Glenn est assis dans un rocking-chair, sur le porche. Il se met en position de prière. Maggie le rejoint.)
MAGGIE : T'es en train de prier ?
GLENN : Et toi, t'espionne toujours les gens, comme ça ?
MAGGIE : T'es super facile à espionner.
GLENN : Ouais, je priais. Enfin, j'essayais.
MAGGIE : T'es croyant ? Tu pries souvent ?
GLENN : En vérité, c'est ma première tentative.
MAGGIE : C'est vrai ? (Glenn acquiesce.) Whoa, désolée. J'ai saboté ton premier essai.
GLENN : Dieu a sûrement compris l'essentiel.
MAGGIE : Tu priais pour quoi ?
GLENN : Pour mes amis. Je trouvais qu'ils avaient besoin d'un coup de pouce. Et toi ? Tu crois que Dieu existe ?
MAGGIE : Je m'étais jamais posé cette question. Et puis, avec les événements, avec ce qui s'est passé, la plupart des gens ont dû se tourner vers Dieu. Mais leurs prières semblent être restées sans réponses.
GLENN : Merci, c'est très encourageant.
MAGGIE : Désolée. Je me tais. Vas-y.
GLENN : Ouais. Tu vas me regarder faire ?
MAGGIE : Non, je vais plutôt t'apporter un autre verre. (Elle prend son verre et repart vers la maison, avant de se retourner.) Je sais que c'est pas mes affaires. Libre à toi de croire en Dieu, mais, dans tous les cas, sache que, pour avancer, il faut savoir tourner la page. Peu importe ce qui se passe sur Terre.
(Cette fois, elle rentre dans la maison, laissant Glenn à ses réflexions théologiques.)
EXT. NUIT
(Dale parcoure le dédale de voitures massées sur l'autoroute, en quête d'un signe de vie de ses compagnons.)
INT. NUIT
(Carl est de nouveau inconscient. Lori et Rick veillent sur lui.)
RICK : Avant l'accident, on était ensemble au milieu de la forêt. Et... Et tout à coup, on a vu un cerf passer juste devant nous. C'était incroyable. Il s'est immobilisé, et tu sais quoi ? Il a regardé Carl, droit dans les yeux. Et moi, j'étais témoin de la scène. D'où j'étais, je voyais Carl fixer l'animal et l'animal fixer Carl et ce moment était... C'était un moment magique. Comme suspendu dans le temps. C'est de ça qu'il s'est rappelé quand il s'est réveillé. Il a pas parlé de l'accident. Ni de ce qu'il s'est passé dans l'église. Il a voulu parler de quelque chose de beau, de quelque chose de vivant. Je suis convaincu que quelque part, nous attend une vie meilleure. Bien sûr que rien ne sera plus comme avant. Je refuse de croire qu'on est condamné, qu'il n'y a plus d'espoir. On doit garder la conviction que le bonheur est au bout du chemin, malgré les épreuves terribles qu'on a traversé. Pourquoi ça vaut la peine que Carl vive, même dans ce monde cruel ? Parce qu'à son réveil, il a parlé du cerf. Lori, il a parlé du cerf !
(Lori pose sa tête sur ses mains, émue et pensive.)
EXT. NUIT
(En pleine course, Shane tombe, entrainant Otis dans sa chute.)
OTIS : Il faut retourner au point de départ pour récupérer la camionnette.
SHANE : On n'y arrivera jamais, Otis.
OTIS : Dites pas ça, il faut essayer quand même. Allez, debout !
SHANE : Prenez le matériel, et sauvez-vous.
OTIS : Je vous abandonnerai pas là.
(Shane frappe le sol et se relève.)
SHANE : Allez ! (Derrière eux, la horde se rapproche.) Il vous reste combien de balles ?
OTIS : Quatre. Et vous ?
SHANE : Cinq. Et une dans le barrillet.
(Ils reprennent leur course, tirant dans la horde à tour de rôle.)
INT. NUIT
(Hershel vient ausculter Carl.)
HERSHEL : Ce n'est pas bon. Il perd trop de sang et la transfusion est inefficace. Son ventre est toujours très gonflé. Si j'attends plus longtemps, il va nous échapper et je vais devenir impuissant. Maintenant, vous devez me dire si on tente l'opération. Le temps de votre fils est compté et j'ai besoin au plus vite de votre réponse. Vous devez malheureusement faire un choix et tout de suite !
LORI : Un choix ?
RICK : Oui, un choix. Est-ce qu'on baisse les bras, ou est-ce qu'on tente le tout pour le tout ? C'est à toi de me le dire, Lori.
(Ils se regardent longuement, en silence.)
LORI : On baisse pas les bras.
(Rick la prend dans ses bras. Hershel et Patricia apportent la "table d'opération".)
HERSHEL : Très bien ! Alors, attrapez les coins du drap-housse, ça va nous aider à le déplacer. Rick, posez la perfusion sur le lit. Allez ! A trois, on le soulève. Un, deux et trois ! (Ils posent Carl sur la table. Patricia apporte les ustensiles et une lampe pour aider Hershel à mieux voir. Il s'apprête à inciser.) Rick, Lori ? Vous feriez mieux de sortir de la pièce.
(Soudain, un bruit de moteur se fait entendre. Rick regarde par la fenêtre et voir le camion d'Otis arriver.)
RICK : C'est Shane !
HERSHEL (à Patricia) : Surveille-le, je reviens.
EXT. NUIT
(Ils sortent tous pour accueillir Shane et récupérer le matériel.)
SHANE : Carl ?
RICK : Il y a encore de l'espoir.
HERSHEL : Et Otis ?
SHANE : Non....
(La peine se lit sur le visage de Maggie et d'Hershel.)
HERSHEL : Ne dites rien à Patricia. Je ne peux rien faire sans elle. Je lui parlerai, après l'opération.
(Ils rentrent dans la maison. Rick enlace Shane.)
SHANE : Ils étaient partout... Partout ! Ils nous barraient la route. On n'avait presque plus de munitions. Il ne nous restait que dix balles. Alors, il m'a dit qu'il me couvrirait. Il m'a dit de partir devant, de foncer, alors je l'ai fais ! Et quand je me suis retourné, j'ai rien pu faire... Il était... (Lori pose une main compatissante sur l'épaule de Maggie.) J'ai fais tous ce que j'ai pu.
RICK : Il se sentait responsable, pour Carl.
(Shane regarde derrière l'épaule de Rick et voit Maggie qui tente de ne pas s'effondrer.)
EXT. NUIT
(Dale est de nouveau sur le toit avec Carol. Ils aperçoivent les lampes torches de Daryl et Andrea, mais lorsque Carol se rend compte qu'ils sont seuls, elle part en pleurant se réfugier dans le camping-car. Daryl y entre à son tour, suivi de près par Andrea, mais Dale l'interpelle.)
DALE : Andrea ! Attends.
ANDREA : Qu'est-ce que tu veux, Dale ?
DALE : Te redonner ça. (Il montre le revolver.) Je tiens beaucoup à toi. Et ça m'a conduit à prendre une décision à ta place. Enfin, des décisions. Je sais pourquoi je l'ai fais, mais cette arme n'est pas à moi. Et ces décisions, que j'ai prises à ta place, c'était pas à moi de les prendre. (Andrea prend le revolver qu'il lui tend.) Tous ce que je voudrais, ce n'est pas du tout pour te faire la morale, ou pour te culpabiliser, mais je te demande une seule chose : s'il te plait, ne me fais pas regretter de te l'avoir rendu.
ANDREA : Je vais prendre la relève.
DALE : Alors, dis-moi, est-ce que tu me pardonnes ? Dis, tu me pardonnes ?
ANDREA : Je vais essayer.
(Sur ces mots, elle monte sur le toit du véhicule.)
INT. NUIT
(Maggie est en larme dans le salon.)
MAGGIE : Je connais Otis depuis que je suis toute petite. Il a pris les commandes de la ferme à la mort de ma mère.
GLENN : Qui d'autre ? Qui d'autre tu as perdu ? Tu m'as dis que, pour avancer, il fallait tourner la page. C'est bien ce que t'essaies de faire ? Alors, t'as perdu qui d'autre ?
(En montrant les photos sur le réfrigérateur.)
MAGGIE : Ma belle-mère. Mon demi-frère.
EXT. NUIT
(Hershel rejoint ceux restés à l'extérieur, dont Lori et Rick.)
HERSHEL : Son état semble s'être stabilisé pour de bon.
RICK : Oh, merci.... Merci !
(Il prend Hershel dans ses bras.)
LORI : Je ne sais même pas quoi vous dire !
HERSHEL : Je ne sais pas quoi dire non plus. Pourtant, je vais devoir trouver les mots. Qu'est-ce que je vais dire à Patricia, pour son mari ?
RICK (à Lori) : Tu vas voir Carl. Moi, je vais avec Hershel.
INT. NUIT
(Lori entre et passe devant le salon où elle aperçoit Hershel et Rick soutenant Patricia, qui s'effondre en apprenant la mort d'Otis. Lori part dans la chambre de Carl. Shane passe également devant la scène. Il échange un rapide regard avec Rick, avant de retrouver Lori dans la chambre, tandis qu'elle est au chevet de Carl, embrassant la main du garçon et lui caressant le front. Un long silence s'installe, avant que Lori ne se décide à parler.)
LORI : Reste.
(Shane acquiesce, Lori fait de même. Shane, sur le point de craquer, sort de la chambre. Il croise Maggie dans le couloir. Elle lui tend le tas de vêtements qu'elle porte.)
MAGGIE : La salle de bain se trouve à l'étage. Je vous ai apporté des vêtements de rechange.
SHANE : Merci.
MAGGIE : Ils risquent d'être un peu grands. Ils étaient à Otis.
INT. NUIT
(Shane se rend dans la salle de bain. Il fait couler l'eau de la douche, puis se déshabille et s'inspecte dans le miroir. Il a des traces de griffures sur l'épaule, et il constate qu'il a eu des cheveux arrachés, formant un trou sur son cuir chevelu. On entend alors un flashback sonore de la fuite de l'école avec Otis, tandis que Shane se fait face dans la glace.)
SHANE : Il vous reste combien de balles ?
OTIS : Quatre. Et vous ?
SHANE : Cinq et une dans le barrillet.
EXT. NUIT
(On voit alors la scène de la fuite, depuis le moment où ils se sont relevés pour fuir la horde en lui tirant dessus à tour de rôle.)
SHANE : Allez !
INT. NUIT
(On retrouve Shane. Il ouvre l'armoire à pharmacie et cherche frénétiquement quelque chose.)
EXT. NUIT
(Retour à l'école. Ils continuent de tirer au hasard sur les rôdeurs, mais la horde est rapide et elle ne s'épuise pas.)
INT. NUIT
(Shane ouvre les tirroirs de la commode de la salle de bain et finit par tomber sur ce qu'il cherchait : un rasoir électrique.)
EXT. NUIT
(Shane et Otis ont ralenti l'allure, la horde sur leurs talons.)
OTIS : Il ne me reste plus qu'une balle.
SHANE : Moi aussi. (Ils s'arrêtent.) J'ai pas le choix. (Shane tire sa dernière balle dans la jambe d'Otis qui tombe en hurlant de douleur. Shane tire sur le sac qu'Otis porte.) Donnez-moi le sac ! Lâchez-le !
(Shane frappe Otis pour le faire lâcher prise, mais Otis s'accroche tout en continuant de hurler. Il attrape les cheveux de Shane.)
INT. NUIT
(Shane se rase la tête afin de cacher le trou.)
EXT. NUIT
(Otis s'accroche aux cheveux de Shane. Shane le frappe, lui fait tirer sa dernière balle, puis le frappe encore et encore.)
SHANE : Lâchez-moi, idiot ! Lâchez-moi !
(Finalement, Otis lâche en arrachant une touffe de cheveux. Shane peut se relever et partir avec les sacs. Au même moment, la horde arrive à leur hauteur. Sans se soucier de Shane, les rôdeurs se jettent sur Otis et le dévorent alors qu'il est encore vivant.)
INT. NUIT
(Shane achève de se raser les cheveux. Une fois fait, il essuie la buée sur la vitre d'un coup de main et regarde son nouveau visage : celui d'un tueur.)
Fin de l'épisode.