EXT. JOUR
(Le jour se lève sur la ferme d'Hershel et les habitants, aidés de Shane, T-Dog et Glenn, travaillent. Ils voient alors arriver le reste de la troupe ; le camping-car de Dale et Daryl sur sa moto.)
INT. JOUR
(Hershel vient examiner Carl, sous les yeux de Lori et de Rick.)
HERSHEL : Sa fièvre a baissé.
(Carl s'agite. Lori et Rick se précipitent.)
LORI : Mon coeur ?
(Carl ouvre les yeux.)
RICK : Carl ?
CARL : Sophia ? Elle va bien ?
RICK : Oui, elle va bien.
LORI : Repose-toi. On reste à côté de toi, d'accord ?
CARL : D'accord.
(Carl ferme les yeux. C'est à ce moment que T-Dog entre dans la chambre pour les prévenir du retour des autres.)
T-DOG : Ils sont là.
EXT. JOUR
(Lori et Rick vont à leur rencontre.)
DALE : Alors, comment il va ?
LORI : Il va s'en sortir. Grâce à Hershel, à sa famille et...
RICK : Et à Shane. On aurait perdu Carl s'il n'avait pas été là.
(Dale enlace Rick, tandis que Carol prend Lori dans ses bras.)
CAROL : Dieu merci ! On était tous inquiets.
DALE : Comment c'est arrivé ?
RICK : Un accident de chasse. Rien de plus. Un-un accident idiot.
(Plus tard, le groupe se rassemble pour les funérailles d'Otis.)
HERSHEL : Bénit soit Dieu, le père de Notre Seigneur, Jésus-Christ. Loué soit-il, de nous avoir donné notre frère Otis, qui a eu une vie comblée et qui a fait preuve d'une grande générosité. Otis, qui a donné sa vie pour sauver celle d'un enfant, la chose la plus précieuse ici-bas, maintenant plus que jamais. Nous te remercions Seigneur, de lui avoir permis de trouver la paix auprès de toi. Il s'est éteint de la même façon qu'il a vécu, touché par la Grâce. (Tandis qu'Hershel parle, la caméra suit les visages de chacun et s'arrête sur celui de Shane, qui revit les événements ayant conduit à la mort d'Otis.) Shane ? Vous voulez parler d'Otis ?
SHANE : Je ne suis pas doué pour ça. Désolé.
PATRICIA : Vous êtes le dernier à l'avoir vu. Vous avez partagé les derniers moments de sa vie. S'il vous plait, j'ai besoin de l'entendre. J'ai besoin de savoir qu'il n'est pas mort pour rien.
SHANE : (en bafouillant) On était presque foutus. On n'avait plus rien, à part nos pistolets et quelques balles dedans. Je boitais, j'étais mal en point. Ma cheville était méchamment gonflée. "On doit sauver la vie de ce petit gars". C'est ce qu'il a dit. Il m'a poussé devant en me donnant son sac à dos. Et il m'a dit de courir. Il a dit... "Vas-y, je couvre nos arrières, avance toi". Et quand je me suis retourné.... (Il s'arrête, regarde Patricia, puis avance vers le tas de pierres.) Si Otis n'avait pas été là, je m'en serais jamais sorti vivant. Même chose pour Carl. C'est grâce à Otis. Il nous a sauvé tous les deux. Otis n'est pas mort pour rien. Loin de là.
(Il pose la pierre qu'il a prise sur le mausolée fabriqué pour Otis.)
THE WALKING DEAD
EXT.JOUR
(Quelques-uns des survivants, dont Rick et Daryl, se regroupent avec Hershel. Ils s'apprêtent à monter un plan pour retrouver Sophia. Maggie arrive avec une carte.)
HERSHEL : Cette petite fille a disparu depuis combien de temps ?
RICK : Ca va faire trois jours.
MAGGIE : Voici le relevé topographique du conté. Il indique le type de terrain et l'altitude.
RICK : C'est parfait. On va enfin pouvoir s'organiser. On va quadriller toute la zone et commencer les recherches en équipe.
HERSHEL : Pas vous. Pas aujourd'hui. Vous avez donné votre sang trois fois. Par cette chaleur, vous n'arriverez pas à marcher plus de cinq minutes avant de tourner de l'oeil. Et vu votre cheville, si vous forcez dessus maintenant, vous serez cloué au lit pendant un mois. Tout le monde y perdra.
DARYL : Alors, il n'y a plus que moi. Je vais aller vers la rivière. Je vais commencer par là.
SHANE : Je peux toujours me rendre utile. Je pourrai retourner sur l'autoroute en caisse et voir si Sophia est revenue.
RICK : D'accord. Demain donc. Ce sera mieux pour le faire.
SHANE : En commençant par armer tout le monde avec autre chose que des couteaux. On doit les entraîner au tir, on l'a promis.
(Rick acquiesce.)
HERSHEL : Je préfèrerai ne pas voir trainer d'armes à feu dans ma propriété. Jusque-là, on a réussi à s'en sortir sans faire de cet endroit une base militaire.
SHANE : Sauf votre respect, si quelques-uns de ces monstres s'aventurent par ici....
RICK : Nous-nous sommes vos invités. C'est votre propriété. Quelques soient vos règles, on les respectera. (Il pose son arme sur la carte, avec un regard appuyé à Shane et à Andrea. Shane s'exécute à contrecoeur.) Chaque chose en son temps. D'abord le campement, ensuite Sophia.
SHANE : Ca me fait chier de demander ça, mais il faut bien que quelqu'un le fasse ; on fait quoi si on la retrouve et qu'elle a été mordue ? On doit se mettre d'accord sur la marche à suivre, non ?
RICK : On fera ce qui doit être fait.
MAGGIE : Et sa mère ? Qu'est-ce que vous lui direz ?
ANDREA : La vérité.
SHANE : Je vais rassembler les armes, pour être sûr que personne n'en trimballe en dehors de la zone d'entraînement qu'on établira loin d'ici. J'ai juste besoin d'un tireur, pour faire le guet. Dale est expérimenté.
(Hershel n'a pas l'air convaincu.)
RICK : Les nôtres se sentiraient en sécurité. Ils ressentiraient moins le besoin d'être armé. (Hershel finit par donner son accord.) Merci.
(Shane et Daryl s'éloignent.)
MAGGIE : Dans ce que vous avez apporté, il n'y a pas des antibiotiques, des bandages, rien qui ressemble à ça ?
ANDREA : Rien de plus que ce que tu as vu.
(Elle part à son tour.)
MAGGIE : On a déjà presque plus rien. Je vais devoir aller faire un tour en ville.
RICK : Pas là où est allé Shane ?
MAGGIE : Non. Il y a une pharmacie à moins de deux kilomètres. J'y suis allée plusieurs fois.
RICK : Vous le voyez lui, là ? Avec la casquette de baseball ? C'est Glenn. Notre spécialiste des expéditions en ville. Ce serait une bonne idée qu'il l'accompagne, par précaution.
(Hershel fait signe à Maggie d'aller voir Glenn.)
(Shane croise la route de Lori alors qu'il sort du camping-car avec le sac d'armes.)
SHANE : J'ai entendu dire que-qu'il était revenu à lui ?
LORI : Oui, ça va aller, oui. Il va s'en sortir.
SHANE : Heureux de l'entendre. (Shane avance tandis que Lori rejoint le camping-car.) Tu le pensais ?
LORI : Quoi ?
SHANE : Quand tu m'as dis de rester ? Tu le pensais ? Ecoute, si c'est pas le cas, dis-le. Mais dis-le maintenant. Il faut que je sache.
LORI : Je le pensais.
SHANE : Ok. Ok.
(Il part de son côté, tandis que Lori monte dans le camping-car.)
(Plus loin, Maggie rejoint Glenn.)
MAGGIE : On m'a dit que tu courais vite et que tu te faufilais partout. Je fais un raid dans une pharmacie. Ca te dit ?
GLENN : Euh... Je....
(Dale vient les interrompre.)
DALE : Mademoiselle ? Comment vous gérez votre eau, ici ?
MAGGIE : On a cinq puits sur nos terres. La maison est alimentée par le puit numéro un et le numéro deux est juste là. On l'utilise pour le bétail, mais l'eau est aussi potable. Prenez ce qu'il vous faut. Il y a une charrette et des bidons dans l'abri du groupe électrogène. (A Glenn.) Je vais aller seller ton cheval.
GLENN : Mon cheval ?
(Shane fait l'inventaire des armes. Andrea va le voir.)
ANDREA : Alors comme ça, on doit te donner nos flingues ?
SHANE : T'as entendu Rick ? On est les invités ici.
ANDREA : Et ça te pose pas de problèmes ?
SHANE : On m'a pas demandé mon avis. Allez, donne-moi ton arme.
ANDREA : Peut-être que toi, tu aimes t'écraser, mais c'est pas mon cas.
SHANE : Je dois les nettoyer, de toutes façons. Tu veux toujours apprendre ? Allez. (Andrea finit par poser son arme sur la table.) Voilà. Assieds-toi. Décharge ton arme. (Andrea la prend et dirige le canon vers Shane, qui le repousse de la main.) Hé, hé, hé, hé. Vérifie la chambre, tireur. C'est bon. Enlève ce levier. Fais coulisser. (Andrea sourit tandis qu'elle réussit les manoeuvres.) T'en es à la moitié.
(Rick est assis sur les marches du perron de la maison, quand il voit passer Daryl.)
RICK : Daryl ? (Daryl s'arrête.) Tu t'en sortiras tout seul ?
DARYL : Je m'en sors toujours mieux tout seul. Je serais de retour avant la nuit.
RICK : Hé ! On a un point de chute. On peut organiser les recherches comme il faut, maintenant.
DARYL : T'as quelque chose à me dire, ou tu veux juste faire la causette ?
RICK : Ce que je veux dire, c'est que tu ne nous dois rien et que t'es pas obligé de faire ça.
DARYL : J'ai pas grand-chose d'autre à foutre.
(Daryl s'en va. C'est Hershel qui vient voir Rick, maintenant.)
RICK : Pour pas être trop envahissant, on va s'installer vers la grange.
HERSHEL : Non, c'est pas nécessaire. Mieux vaut que vous restiez à côté de la maison. Je ne dis pas ça de gaieté de coeur, Rick, mais ce n'est pas dans nos habitudes d'accueillir des étrangers. Vos compagnons doivent se faire à l'idée que mon hospitalité est provisoire. Une fois que vous aurez trouvé cette fille et que votre garçon sera remis sur pied, je vous demanderai de vous en aller. J'espère que je me suis bien fait comprendre.
(Hershel s'en va, laissant Rick à ses réflexions.)
(Glenn observe Maggie avec ses jumelles, tandis qu'elle revient avec deux chevaux.)
GLENN : Salut, jolie fermière !
(Soudain, le visage de Lori apparait en plein cadre. Glenn sursaute.)
LORI : Salut ! Voilà ta liste. (Elle lui tend un bout de papier, puis en sort un autre de sa poche.) Et... Il y a autre chose que je voudrais que tu prennes. Je te l'ai noté à part. C'est personnel, il faut que tu sois vraiment discret par rapport à ça, d'accord ?
(Glenn prend le papier.)
GLENN : Ouais, bien sûr.
LORI : Merci.
(Glenn lit le papier.)
GLENN : Euh... Qu'est-ce que c'est ?
LORI : C'est pas ça que j'appelle être discret, Glenn.
GLENN : Oh, oui, oui.... Faut juste - juste que tu me dises où je peux le trouver.
LORI : Cherche dans le rayon hygiène féminine.
GLENN : Ca ira, c'est comme si c'était fait.
(T-Dog accompagne Dale au puit.)
T-DOG : Je suis pas faible. Et je suis pas un lâche non plus.
DALE : J'ai jamais dis que tu l'étais.
T-DOG : Non, c'est pour ce que je t'ai dis sur l'autoroute. Je ne sais pas quelle mouche m'a piqué, ni d'où ça m'est venu. Ca me ressemble pas. Si ça te dérange pas, je préfèrerai que tu ne répètes à personne ce que je t'ai dis.
DALE : Mais de quoi tu parles ? T'as pas décroché un seul mot de toute la journée.
(T-Dog sourit.)
T-DOG : Dis-moi, tu crois qu'on a une chance de retrouver cette gamine ? Même une chance sur un million ?
DALE : Ouais, dans ces eaux-là, mais pour la première fois de ma vie, j'y crois vraiment.
T-DOG : Ouais, moi aussi. On fait ce qu'on a à faire. Que ce soit fouiller la forêt genre Rambo, ou chercher un seau d'eau. On est tous utile, on a tous un rôle à jouer. J'ai pas raison ? (Dale s'approche de puit et regarde à l'intérieur. T-Dog prend une louche dans le seau qu'il vient de remplir.) Fais ce que t'as à faire et te plains pas. C'est ce que je dis tout l-
(Dale lui retire la louche brusquement avant qu'il n'en boive son contenu.)
DALE : Je ne boirais pas de cette eau, si j'étais toi.
(T-Dog comprend. Plus tard, plusieurs membres du groupe, ainsi que Maggie, viennent voir ce qui se trouve dans le puit. Un rôdeur est au fond, grattant les murs de ses doigts poisseux.)
DALE : Je crois qu'on a un léger problème sanitaire.
GLENN : Il est là-dedans depuis combien de temps, vous croyez ?
ANDREA : Assez longtemps pour avoir des branchies.
LORI : On peut pas le laisser là. Dieu sait ce qu'il rejette dans l'eau.
SHANE : Il faut le sortir du puit.
T-DOG : Facile. On a qu'à lui mettre une balle dans la tête. Je vais chercher une corde.
MAGGIE : Wow, wow, wow ! Les gars, non.
GLENN : Pourquoi non ? C'est un bon plan.
ANDREA : Non, c'est un plan idiot. Parce que si cette chose n'a pas encore contaminé l'eau, lui exploser la cervelle, c'est le meilleur moyen de le faire.
SHANE : Elle a raison. C'est trop risqué.
T-DOG : Faut qu'on le sorte vivant.
SHANE : Façon de parler. Comment on va s'y prendre ?
(Hershel fait découvrir le terrain à Rick.)
HERSHEL : L'autoroute où vous êtes tombés en panne est là. Ca, c'est votre rivière. Ma ferme est juste ici. Nous devons chercher dans cette direction. En gros, sud-sud-est.
RICK : On est complètement passé à côté de ce bras de la rivière. Si elle est allée par là, elle était à des kilomètres de notre zone de recherche.
HERSHEL : Rick, venez voir un peu. Regardez. (Rick s'approche d'Hershel pour contempler le paysage qui s'étend devant eux.) C'est beau, n'est-ce pas ? C'est toujours bien de prendre un moment pour mettre de l'ordre dans ses pensées.
RICK : Quelles pensées ?
HERSHEL : Tout ce qui vient à l'esprit. Moi, ça a souvent rapport à Dieu. C'est quelque chose qui vous parle ?
RICK : La dernière fois que j'ai demandé une faveur à Dieu et que j'ai admiré le paysage, mon fils a pris une balle. Du coup, j'essaie de plus trop m'en remettre au Tout Puissant. Il vaut mieux qu'on reste à distance, lui et moi.
HERSHEL : Lori m'a raconté ce qui vous est arrivé. La fusillade, le coma et vous avez quand même réussi à survivre. Vous n'avez pas ressenti la présence de Dieu ?
RICK : A mon réveil ? Non, j'ai rien ressenti.
HERSHEL : Dans tout ce chaos, vous avez réussi à retrouver votre femme et votre fils. Il a reçu une balle dans le ventre et il a survécu à sa blessure. Vous n'y voyez pas un signe ?
RICK : Si, que Dieu a un sens de l'humour qui m'échappe.
(Rick repart examiner la carte, tandis que Hershel continue de contempler le paysage.)
(Pendant ce temps, Shane et Dale tentent d'appâter le rôdeur du puit avec un morceau de fromage.)
DALE : Ca a pas l'air de l'emballer.
T-DOG : Peut-être parce que la bouffe en boîte, ça fuit pas quand on essaie d'en manger.
LORI : Il a raison. Si les morts étaient revenus à la vie pour piller nos cuisines, ça se saurait.
ANDREA : Il nous faut un appât vivant.
(Les regards se tournent vers Glenn. Quelques minutes plus tard, il se retrouve attaché à la corde, prêt à pénétrer dans le puit.)
GLENN : (à Shane) Je t'ai déjà dis que j'étais fan de ta nouvelle coupe de cheveux ? Ca met vraiment ta tête en valeur.
SHANE : T'en fais pas mon pote, hein ? On te sortira de là en un seul morceau.
GLENN : Un morceau vivant ! C'est un détail super important. Vous y allez doucement, les gars.
ANDREA : On te lâchera pas.
MAGGIE : Vous êtes complètement fous de faire ça.
SHANE : Tu veux qu'on le sorte de ton puit, ou pas ?
DALE : Il faut que tu nous aides, Maggie.
(Tandis que les autres tiennent la corde, Glenn commence à descendre.)
MAGGIE : Ca va ? C'est bon pour toi ?
GLENN : Ouais, au poil ! Un vrai conte de fées.
(Les autres continuent de faire descendre Glenn, tandis que ce dernier attrape la seconde corde censée attacher le rôdeur. Maggie les guide.)
MAGGIE : Un peu plus bas. Un peu plus.
(Soudain, la pompe où est enroulée la corde qui maintient Glenn se rompt, faisant glisser Glenn dangereusement au fond du puit, bien trop près du rôdeur. Le groupe se précipite pour retenir la corde.)
GLENN : Sortez-moi de là ! Sortez-moi de là ! (Le groupe tire sur la corde de toutes ses forces, sans que Glenn ne remonte encore.) Remontez-moi ! Remontez-moi, remontez-moi ! Remontez-moi !
(La corde commence à bouger.)
LORI : Tiens bon, Glenn !
T-DOG : Tirez !
GLENN : Faites-moi sortir ! Sortez-moi de là !
LORI : Allez ! Tirez !
GLENN : Remontez-moi ! Remontez-moi, les gars !
(Glenn commence doucement à remonter.)
LORI : Glenn !
GLENN : Sortez-moi de là !
(Finalement, ils parviennent à le faire sortir.)
LORI : Glenn ! Tu vas bien ? Hé, ça va ?
DALE : Retour à la case départ.
(Glenn se relève.)
GLENN : C'est toi qui le dis.
(Il tend la seconde corde à Dale. En tirant dessus et en regardant dans le puit, Dale et les autres se rendent compte que Glenn est parvenu à attacher le rôdeur.)
(De son côté, Daryl sort des bois et se retrouve dans une plaine. En face, une maison.)
INT. JOUR
(Daryl entre dans la maison et en inspecte les moindres recoins. Il ouvre un placard, où il trouve une couverture et un oreiller. L'endroit est étroit, mais un enfant aurait pu s'y installer.)
EXT. JOUR
(Daryl sort de la maison et regarde autour de lui.)
DARYL : Sophia ! Sophia !
(Daryl aperçoit un petit buisson où des fleurs blanches ont poussé. Ce sont des roses cherokees.)
(Dale et compagnie remontent le rôdeur du puit.)
DALE : Allez, tirez ! Allez !
SHANE : Tirez !
GLENN : On y est presque !
SHANE : Plus fort ! Du nerf ! Allez, tous ensemble !
T-DOG : Allez, encore un peu ! Allez ! Continuez !
SHANE : Tirez ! Fais gaffe, T-Dog !
(Le rôdeur est presque sorti.)
T-DOG : Nickel ! Allez, encore un petit peu !
SHANE : Allez !
T-DOG : On y est presque ! Tirez un grand coup ! Il est coincé !
SHANE : Allez ! Encore !
ANDREA : Tirez !
(Soudain, coincé au niveau du bord du puit, le rôdeur se déchire en deux, laissant s'étaler ses tripes en décomposition sur le sol. La partie basse du corps retombe dans le puit. Le groupe regarde la moitié de rôdeur restante en agitation d'un air écoeuré.)
DALE : On devrait condamner ce puit.
SHANE : Ouais. Ca peut être une bonne idée.
ANDREA : Et qu'est-ce qu'on fait a-
(T-Dog n'attend pas la réponse et lui frappe la tête jusqu'à ce qu'elle éclate. Maggie, bouleversée, s'éloigne.)
T-DOG : Vous avez raison, ça aurait été con de lui tirer dessus.
(Plus tard, sur l'autoroute. Andrea et Shane ont accompagné Carol près de la voiture où ils ont laissé un message et des vivres pour Sophia. Mais aucune trace de la petite fille.)
ANDREA : On reviendra voir demain si elle est là. Tu sais, il y a toujours une chance-
CAROL : Arrête. C'est pas le moment. J'ai pas besoin d'entendre ça, Andrea. Garde ces mots pour tes prières.
(Ne sachant que répondre, Andrea s'éloigne.)
SHANE : On sait jamais, Carol.
(Carol l'arrête de la main. Plus tard, ils repartent de l'autoroute et partent inspecter le terrain choisi pour l'entraînement au tir.)
SHANE : On peut accrocher des cibles le long de cette clôture, là-bas. Cette butte formera une barrière naturelle. C'est une bonne idée.
ANDREA : Merci. Dans combien de temps je pourrais avoir un flingue ?
SHANE : Vend pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué.
ANDREA : Je suis pas d'humeur très patiente ces derniers temps, Shane. Je sais pas si t'as remarqué.
SHANE : Sans déconner. Ecoute, je fais pas ça par peur que tu te suicides. Contrairement à Dale que ça fait bien flipper. (Andrea le regarde et il rit.) Eh ouais ! Ca aussi, j'ai remarqué.
ANDREA : Faut dire aussi qu'il a failli partir en fumée dans une énorme explosion par ma faute, pour être honnête.
SHANE : Andrea, je vois bien que tu as très envie de jouer de la gâchette et je te le dis, cette envie te ménera loin mais, y'a quelque chose que tu dois savoir alors ouvre grand tes oreilles.
ANDREA : Je suis toute ouïe.
SHANE : Les cibles en carton, c'est une chose. Tant que c'est immobile, c'est facile à viser. Descendre quelqu'un qui fonce sur toi, descendre quelqu'un qui veut te tuer c'est... c'est différent. On dit toujours que dans ce genre de situations, le temps ralentit. C'est des conneries. Il s'accélère. L'adrénaline, elle te paralysera si tu la laisses faire. Tu dois faire parler ton instinct, pour t'en libérer. C'est ta vie contre celle du type en face. T'as plutôt intérêt à ce que ce soit toi qui choisisse le gagnant.
ANDREA : Je comprends pas. Comment tu fais pour faire parler ton instinct ?
SHANE : T'enlèves un fusible. LE fusible. Celui qui te fait éprouver de la peur, la colère, la compassion, ce que tu veux. T'arrêtes de réfléchir. Tu agis. Parce qu'il y a des chances que quelqu'un d'autre compte sur toi. Ton coéquipier ou ton ami. C'est jamais facile de prendre la vie d'un homme ou d'une femme, quelque soit la valeur que tu lui accordes. Mais une fois que c'est fait, tu dois l'oublier. Je crois que j'ai encore des progrès à faire sur ce dernier point, tu vois.
ANDREA : Mais tu y arriveras.
SHANE : J'espère. (Andrea et Shane se regardent.) C'est bien comme endroit. On fera ça ici.
(Glenn et Maggie sont en chemin pour la pharmacie, à cheval.)
GLENN : Tu sais, normalement, c'est le genre de trucs que je fais tout seul. En solo. Je suis comme ça, tu vois ? Je suis un solitaire. (Maggie reste silencieuse.) Ca va ?
MAGGIE : Ca va, ouais.
GLENN : J'ai vu la tête que t'as fait, quand on était au puit. T'en avais jamais vu se faire tuer sous tes yeux ? Ca doit faire un choc. Tu sais, avec la route qu'on a fait, on a vu pas mal de trucs. Alors à force, on s'habitue.
MAGGIE : Ouais, j'imagine.
(Ils arrivent devant la pharmacie et descendent de leurs chevaux.)
INT. JOUR
(Ils entrent. La boutique est dévastée, mais quelques flacons et boîtes restent sur les rayons.)
MAGGIE : Je vais aller voir ce qui reste comme antibiotiques. Y'a quoi d'autre sur la liste ?
(Glenn lui tend la liste.)
GLENN : Tiens, regarde.
MAGGIE : Et toi, tu fais quoi ?
GLENN : Moi, je vais jeter un oeil, voir ce que je peux récupérer. Des trucs habituels.
(Glenn profite que Maggie s'éloigne pour aller chercher ce que Lori lui a demandé. Lorsqu'il trouve la fameuse boîte, il tombe des nues.)
MAGGIE : T'as trouvé quoi ?
(Glenn sursaute, n'ayant pas vu Maggie revenir. Il se dépêche de mettre la boîte dans son sac. Avant de se relever, il ramasse une boîte au hasard.)
GLENN : Euh... Euh.... Rien, juste... des trucs habituels.
MAGGIE : Des capotes ?! (Glenn se rend compte de la situation gênante dans laquelle il se trouve.) T'as une copine ? Je savais pas.
GLENN : Moi ? Euh, non.... Non !
MAGGIE : Je te trouve bien sûr de toi, alors !
GLENN : Euh, non, je.... Non, non, non ! J'avais pas-je ferais jamais....
MAGGIE : C'est parce que je te plais pas ?
GLENN : Non ! Non, je.... Je, je.... Je coucherai jamais.... Euh.... Je sais plus ce que je dois dire....
MAGGIE : Je veux bien qu'on couche ensemble.
GLENN : Sérieux ? Pourquoi ?
MAGGIE : En plus, tu poses des questions !
GLENN : Ben, forcément, je me demande...
MAGGIE : C'est pas comme si on avait encore l'embarras du choix. (Maggie pose son sac, enlève son chapeau, puis la casquette de Glenn, et s'approche pour l'embrasser.) Et puis t'es pas le seul à souffrir de la solitude.
(Elle enlève son haut, son soutien-gorge.)
GLENN : Wow.
(Il finit par se déshabiller et ils commencent à s'embrasser.)
EXT. JOUR
(Rick continue de marcher avec Hershel. Ils s'arrêtent devant la maison et regardent Andrea, Shane et Carol dans leur campement, à côté du camping-car.)
RICK : Vous devez changer d'avis.
HERSHEL : Je vous demande pardon ?
RICK : Vous voulez qu'on parte. Vous devez changer d'avis. Si vous saviez ce qu'il se passe à l'extérieur, vous nous laisseriez rester. Vous êtes un homme de foi, si vous croyez en quoique ce soit, vous devez m'écouter.
HERSHEL : Vous me mettez dans l'embarras.
RICK : Oui, c'est bien mon intention. Ces gens attendent de moi des réponses. J'aimerai qu'il en soit autrement, mais c'est comme ça. C'est pas-c'est pas pour eux que je vous le demande, ni même pour moi, c'est... Je vous le demande pour mon fils. Après que le prix que votre ami Otis a payé, le moins que vous puissiez faire, c'est d'y réfléchir.
HERSHEL : Je vois que vous êtes un homme sincère.
RICK : J'ai un enfant. Et c'est la seule personne que je ne veux pas décevoir. (Il s'asseoit sur les marches du perron.) J'ai l'impression de le décevoir tous les jours. Je lui ai menti, ce matin. Oh, c'est rien de bien méchant ! Mais, le fait est là.
HERSHEL : Mon père ne s'encombrait pas de pieux mensonges, il se servait de ses poings. C'était un alcoolique, violent et haineux, un misérable vaurien. Il m'a chassé de la maison quand j'avais quinze ans. Il s'est écoulé bien des années avant que je revienne ici. Je n'étais pas à son chevet quand il est mort, je ne voulais pas lui accorder cette faveur. Et aujourd'hui encore, j'en éprouve aucun regret. Certains hommes ne méritent pas l'amour de leurs enfants. (Il s'asseoit à côté de Rick.) Ce n'est pas votre cas, d'après ce que j'ai pu voir.
RICK : Vous allez réfléchir à ce que je vous ai dis ?
HERSHEL : Il y a certains aspects que je dois considérer. Certaines choses dont... dont je ne peux, ni ne veux discuter avec vous. Mais si vous et vos amis respectez mes règles, je ne vous promet rien hormis que j'y réfléchirai. Vous avez ma parole.
(Ils se lèvent et se serrent la main.)
RICK : Vous avez la mienne.
INT. JOUR
(Rick entre dans la chambre. Lori est au chevet de Carl, qui est endormi.)
RICK : Ca va ? Je vais rester avec lui.
LORI : Il s'est réveillé pendant que tu étais dehors. Il a demandé où t'étais.
(Lori dépose un baiser sur le front de son fils, puis s'en va, laissant Rick le surveiller.)
EXT. JOUR
(Glenn et Maggie reviennent. Glenn rit bêtement.)
GLENN : Je...
MAGGIE : Gâche pas tout.
GLENN : C'était bien alors ?
MAGGIE : Y'aura pas de deuxième fois.
(Le sourire de Glenn s'efface. Maggie rejoint son père.)
HERSHEL : Alors, ça a été ?
MAGGIE : Oui. Y'a rien eu de spécial.
(Maggie et Hershel entrent dans la maison quand Lori en sort, presque courant vers Glenn.)
LORI : T'as trouvé ?
(Glenn lui remet le paquet, en le regardant bizarrement.)
INT. JOUR
(Daryl revient de son expédition. Il entre dans le camping-car et y retrouve Carol, en train de tricoter. Il constate que le camping-car a été nettoyé.)
CAROL : J'ai fais le ménage. Je voulais que ce soit propre pour son retour.
DARYL : En entrant, j'ai cru que je m'étais gourré d'endroit.
(Daryl dépose la rose cherokee qu'il a installé dans une bouteille de bière vide.)
CAROL : Une fleur ?
DARYL : C'est une rose cherokee. La légende dit que quand les soldats américains ont expulsé les indiens de leurs terres, sur le Sentier des Larmes, les mères cherokees pleuraient. Elles pleuraient de voir leurs enfants mourir, les uns après les autres. A cause du froid, des maladies, de la famine. La plupart sont morts comme ça. Alors, les anciens se sont mis à prier. Ils ont demandé qu'on leur envoie un signe pour aider les mères à surmonter leur chagrin. Leur redonner courage et espoir. Le lendemain, ces roses ont commencé à pousser là où les larmes des mères étaient tombées. Je suis pas... con au point de.... croire que des fleurs vont pousser pour mon frère. Mais.... Je suis sûr que celle-là, elle a fleuri pour ta fille. (Malgré ses larmes, Carol parvient à lui sourire.) Elle sera contente que ce soit rangé.
(Daryl sort.)
INT. NUIT
(Carl ouvre les yeux et trouve son père à ses côtés.)
CARL : Papa ?
RICK : Ca va ? Carl... Tu sais, ce que je t'ai dis ce matin, quand tu m'as demandé pour Sophia ?
CARL : Je sais. Maman me l'a dit.
RICK : Et dire que j'étais prêt à tout t'avouer. Je voulais pas te mentir. Je voulais juste que tu t'inquiètes pas. C'est... C'est idiot comme excuse mais, c'est la seule que j'ai.
CARL : C'est pas grave. Tu crois qu'on va la retrouver ?
RICK : Oui, j'en suis sûr. Enfin.... Je suis pas sûr, mais... Mais j'y crois vraiment, en tout cas.
CARL : T'as l'air fatigué.
RICK : Je le suis. Ca se voit ?
CARL : Hé ! On est pareil, maintenant ! On s'est fait tous les deux tirer dessus ! (Rick ne peut s'empêcher de rire.) C'est marrant.
RICK : Oui. Seulement, je pense que ta mère préfère qu'on lui dise qu'on a les mêmes yeux. Alors, il vaut mieux ne pas trop s'en vanter. (Carl rit.) Puisque tu fais partie du club, maintenant t'as le droit de mettre le chapeau. Tu savais pas ? (Il pose son chapeau sur la tête de Carl. Le chapeau est un peu grand, ce qui les fait sourire tous les deux.) On le rembourra demain, pour qu'il t'aille mieux.
CARL : T'en auras pas besoin ?
RICK : Oh, peut-être que je te l'emprunterai de temps en temps.
CARL : On peut se le partager.
RICK : Ok. Allez, dors maintenant.
(Rick remet les couvertures correctement sur Carl.)
CARL : D'accord. Je t'aime, Papa.
RICK : Moi aussi, je t'aime.
(Tandis que Carl laisse le chapeau retomber sur ses yeux et s'endort, Rick regarde pensivement son insigne de shériff. Plus tard, alors qu'il range sa chemise et son insigne dans un tiroir, il se rend compte que Lori l'observe. Elle s'approche et l'aide à retirer son t-shirt.)
LORI : Tu veux plus les porter ? (Il referme le tiroir, toujours pensif. Lori lui dépose des baisers dans son cou et sur ses épaules.) Reste encore un peu avec lui. Je t'attends.
(Rick acquiesce. Lori sort.)
EXT. NUIT
(Lori sort, mais plutôt que de rejoindre le camping-car, elle s'éloigne un peu. Elle sort le paquet remis par Glenn. C'est un test de grossesse. Elle l'utilise et le résultat ne se fait pas attendre ; le test est positif. Lori, qui réalise qu'elle est enceinte, s'effondre.)
Fin de l'épisode.