EXT. JOUR
(Tandis que Shane, Andrea, T-Dog et Daryl roulent en pick-up sur les chemins de la ferme, on entend la voix de Rick en off évoquer Dale.)
RICK : Dale avait le don de vous taper sur les nerfs. Je suis bien placé pour le savoir. Parce qu'il n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait. Ce qu'il avait sur le coeur. (On voit alors le groupe lors des funérailles de Dale.) Etre capable d'une telle honnêteté, c'est rare. C'est une marque de courage. (Retour sur Shane & co qui vérifient la solidité des clôtures.) Quand j'avais pris une décision, je me tournais vers Dale. (Retour aux funérailles. Carl pleure.) Il avait cette façon bien à lui de me regarder. On a tous eu droit à ce regard, à un moment ou à un autre. (Daryl, Shane et les deux autres explorent les bois.) Je ne savais pas toujours ce qu'il pensait, mais lui, il lisait en nous, comme dans un livre. Il ne se trompait jamais sur les gens. (Funérailles.) Il en savait beaucoup sur nous. Il savait la vérité. Qui on était vraiment. (Le pick-up traverse une plaine où errent des rôdeurs.) Dernièrement, il disait qu'on était en train de perdre notre humanité. Il disait que notre groupe n'existait plus. Le meilleur moyen d'honorer sa mémoire, c'est de nous rassembler. (Retour aux funérailles.) De laisser de côté nos différends. De nous serrer les coudes. Et d'arrêter de nous lamenter sur notre sort. (Shane & co s'occupent des rôdeurs dans la plaine.) De reprendre en main nos vies. Notre sécurité. Notre avenir. (Retour aux funérailles.) Notre groupe existe toujours. Et on va le lui prouver. (Retour dans la plaine.) A partir de maintenant, on va faire à sa façon. (Funérailles.) C'est comme ça qu'on honorera sa mémoire.
(Dans les plaines, Andrea, Shane, Daryl et T-Dog s'acharnent et se défoulent sur un rôdeur. Puis Shane l'achève. De retour aux funérailles. Le groupe dit un dernier aurevoir à Dale, via Rick.)
THE WALKING DEAD
EXT. JOUR
(Quelques membres du groupe, dont Rick, discutent avec Hershel.)
RICK : Quatorze personnes dans une maison, on risque d'être à l'étroit.
HERSHEL : Vous en faites pas pour ça. Avec la rivière et les marécages qui sont en train de s'assécher, ça vaut mieux.
MAGGIE : Sans compter que l'odeur de notre bétail ne manquera pas d'attirer les rôdeurs par ici.
HERSHEL : Elle a raison. On aurait dû vous installer chez nous il y a longtemps.
RICK : Bon, on va prendre les voitures et on va les mettre devant la porte de la ferme qui donne sur la route. On va construire un poste de vigie sur l'éolienne et un autre dans la grange, au niveau du grenier. Comme ça, on pourra couvrir les deux côtés de la propriété. (Le groupe s'active pour déménager.) T-Dog, tu vas surveiller les abords de la maison et les allées et venues de tout le monde.
T-DOG : Je monte plus la garde ?
RICK : Il va falloir que Daryl et toi, vous vous relayiez.
T-DOG : Ca roule.
(Shane observe le mouvement et les décisions de Rick.)
HERSHEL : Je vais entreposer la nourriture et de l'eau au sous-sol, en quantité suffisante pour que l'on puisse survivre quelques jours, au besoin.
ANDREA : On fait comment pour les rondes ?
RICK : On doit d'abord sécuriser le périmètre. Quand ce sera fait, Shane constituera les équipes pendant que Daryl et moi, on emmènera Randall loin d'ici pour le relâcher.
(Il lance un regard entendu à Shane.)
SHANE : Tu remets ça sur le tapis ?
RICK : C'est ce qu'il y a de mieux à faire. On s'y est mal pris la première fois, c'est tout.
SHANE : Ouais, c'est le moins qu'on puisse dire.
RICK : C'est comme ça, que tu sois d'accord ou pas. Fais-toi une raison et passe à autre chose.
SHANE : La mort de Dale et le prisonnier, c'est deux trucs différents. T'es au courant ? Tu veux prendre Daryl comme coéquipier ? Ca me va aussi.
RICK : Tant mieux.
SHANE : C'est ça, ouais.
(Rick s'éloigne. Shane aperçoit Lori qui l'observe. Elle s'en va à son tour.)
EXT. JOUR
(Le groupe se met en marche. Hershel et Rick marchent côte à côte.)
HERSHEL : Je comprends pourquoi vous ne voulez pas prendre Shane avec vous. Sachez que je commence à perdre patience, en ce qui le concerne.
RICK : J'ai l'impression qu'il est en train de changer de comportement. Enfin... Andrea ? (Andrea se retourne.) Pendant que Daryl et moi on sera partis, je veux que tu aides Hershel à veiller au grain.
ANDREA : Moi ?
RICK : Avec Shane, les choses ont vite tendance à dégénérer. Surtout quand il est... tendu, disons.
ANDREA : Il me semble qu'on est tous un peu tendu, en ce moment.
HERSHEL : Si vous restez définitivement, il va falloir qu'il comprenne que c'est Rick et moi qui commandons. Il ne peut pas faire ce qu'il veut.
RICK : Vous êtes devenus proches, tous les deux ?
ANDREA : Il nous arrive de discuter.
RICK : Alors, tu sais que c'est pas un mauvais gars. Il a juste du mal à se contrôler.
ANDREA : Tu me demandes de surveiller Shane ?
RICK : Tout ce que je veux, c'est être sûr de pouvoir m'absenter sans qu'à mon retour ce soit l'anarchie.
ANDREA : Peut-être que tu devrais plus t'absenter.
RICK : Alors ? Je peux compter sur toi ?
ANDREA : Evidemment.
RICK : Bien.
EXT. JOUR
(Carl rejoint Shane.)
CARL : Hé, Shane !
SHANE : Ca va, bonhomme ? Tu sais que c'est pas prudent de te balader tout seul ?
CARL : C'est... Si je te dis un truc, tu promets de ne pas le répéter à mes parents ?
SHANE : Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, ni pour toi, ni pour moi. (Carl, déçu, fait demi tour.) Carl ! (Carl se retourne.) Reviens mon pote. (Carl se rapproche.) Je t'écoute.
(Carl tend un flingue à Shane.)
CARL : Je l'ai trouvé dans la sacoche de la moto de Daryl. S'il apprend que je lui ai volé, c'est sûr, il me tue.
SHANE : Qu'est-ce que tu fais avec ça ?
CARL : Dale... C'est ma faute, s'il a été tué.
SHANE : Tu dois pas dire un truc pareil, mon grand. Il s'est fait mordre par un rôdeur. Pourquoi tu dis que c'est -
CARL ; Je l'avais vu, le rôdeur. Je voulais le tuer. Il avait les pieds pris dans la boue alors, je lui ai balancé des cailloux et tout ça. Après, j'allais le tuer, j'allais lui mettre une balle dans la tête. Mais, il a réussi à se dégager, il allait m'avoir, alors... Je me suis enfui. Si je l'avais tué, Dale serait encore vivant.
SHANE : Carl, je ne veux pas que tu dises ça, d'accord ? C'est pas ta faute. Mais, il faut que tu gardes le flingue. T'en as besoin pour te protéger. Tant que je suis avec toi, il ne peut rien t'arriver, mais je ne peux pas veiller sur toi 24 heures sur 24. Pour ça, tu ne peux compter que sur toi. Alors, prend-le.
CARL : Non ! Plus jamais je ne toucherai un flingue !
SHANE : Arrête, tu n'as pas le choix, Carl !
CARL : T'as qu'à le rendre à Daryl !
(Carl s'enfuit. Shane soupire.)
EXT. JOUR
(Shane se rend à l'éolienne avec le bois chargé dans son coffre.)
EXT. JOUR
(Daryl s'occupe de clouer des plances sur le toit de la cabane.)
INT. JOUR
(Dans la cabane, Randall tente de se libérer de ses menottes.)
EXT. JOUR
(Daryl finit de clouer ses planches et s'apprête à redescendre.)
INT. JOUR
(Le groupe s'installe dans la maison.)
LORI : Les hommes sont là-bas.
(Glenn rentre avec ses affaires.)
MAGGIE : Tu peux monter tes affaires dans ma chambre.
GLENN : Avec ton père dans la maison ? (Maggie s'approche. Elle s'apprête à parler mais Glenn lui coupe la parole.) Je crois qu'il vaut mieux que je m'installe par là.
(Maggie et Glenn partent chacun de leur côté.)
EXT. JOUR
(Lori décharge des boîtes du pick-up. T-Dog se précipite pour l'aider.)
T-DOG : Wow, wow ! Attends ! Il ne faut pas que tu fasses d'effort.
LORI : Merci.
T-DOG : De rien.
LORI : Rick, Carl et moi, on se met dans un coin du salon.
(Hershel ouvre la porte pour T-Dog.)
HERSHEL : Vous pouvez porter ça dans ma chambre. (En rejoignant Lori.) Ce sera plus confortable pour vous.
LORI : On ne peut pas vous demander ça.
HERSHEL : Je ne laisserai pas une femme enceinte et un enfant dormir par terre, alors que j'ai un lit pour moi tout seul.
LORI : C'est encore votre maison.
HERSHEL : C'est chez vous aussi, maintenant. Je dormirai en bas, sur le canapé. Quand je rentrais à la maison, l'haleine empestant l'alcool, ma femme verrouillait la porte de notre chambre. C'est triste à dire, mais ce canapé et moi, on est devenu de vieux amis.
(T-Dog revient pour prendre d'autres boîtes.)
T-DOG : Si vous n'arrivez pas à vous décider, je veux bien prendre le lit.
(Il sourit et retourne à la maison.)
LORI : (à Hershel) Merci.
HERSHEL : (à T-Dog) Le canapé est pour moi.
T-DOG : On va vite se sentir comme des coqs en pâte dans cette maison.
(T-Dog et Hershel entrent dans la maison. Lori, en se retournant, aperçoit Shane travailler sur l'éolienne.)
EXT. JOUR
(Lori s'approche de l'éolienne où Shane est perché.)
LORI : Ce serait pas plus facile si t'attendais qu'on vienne t'aider ?
SHANE : Ca sert à rien d'attendre un truc qui n'arrivera jamais. Non... Je vais me démerder tout seul.
LORI : Ouais, comme toujours. Je me souviens de la fois où tu as voulu craner devant Rick en réparant l'évier.
(Shane rit.)
SHANE : Ouais... Mais pour info, ce n'est pas à cause de moi que votre cave a été inondée. C'est Rick qu'il faut remercier. Ouais... On prend pas des rondelles en plastique pour des tuyaux en métal.
LORI : Tu peux descendre, s'il te plait ? (Shane descend.) Tu sais, après Sophia, je... je me disais que ça finirait par aller mieux. Qu'on... qu'on s'en remettrait, tant bien que mal. Mais, après Dale... Il faut être réaliste. On ne peut pas ignorer cette merde, on est en plein dedans. Et ça ne s'arrêtera jamais, pas vrai ? J'ai vraiment tout gâché, je le sais. J'ai foutu en l'air ton amitié avec Rick. Je ne sais même pas si le bébé est de toi, ou de lui. Je n'ose pas imaginer comme ça doit être difficile pour toi. Tu nous as aidés à quitter Atlanta, sans penser à toi une seule seconde. Tu te souviens de cette nuit-là ? Les flammes, les... J'étais assise dans ta voiture et, je me disais "tout se passera bien, il fera tout pour nous sauver, on va s'en sortir". Et je ne t'ai jamais remercié. Même quand les choses sont devenues compliquées, pour nous deux... T'as toujours été à mes côtés. T'as été là pour moi et je t'en remercie.
SHANE : Lori... T'as pas à me remercier, enfin.
LORI : Bien sûr que si.
SHANE : Non, non !
LORI : Bien sûr que si, voyons ! Quoiqu'il ai pu se passer entre nous, quoiqu'on ai pu croire et je ne parle pas seulement de toi... Je suis vraiment désolée. Shane... Je t'en prie, crois-moi, je suis vraiment désolée.
(Lori s'en va en sanglotant, laissant Shane abasourdi.)
EXT. JOUR
(Rick et Daryl examinent une carte.)
RICK : On va l'emmener à Senoia. On en a pour deux heures, aller-retour, grand max. Il se peut qu'entre temps, la nuit tombe, mais on aura déjà fait le plus gros du trajet.
DARYL : Et ce petit con ne sera plus qu'un mauvais souvenir.
RICK : Ouais.
DARYL : Bon débarras.
RICK : Carol lui a préparé un sac avec de la nourriture. Ca lui permettra de tenir quelques jours. (Shane arrive.) Tu sais, hier soir, ce que tu as fais...
DARYL : Y'a pas de raison que tu sois le seul à te taper le sale boulot.
RICK : Bon, on est d'accord ? Il n'y aura pas de soucis ?
DARYL : Il ne va pas nous coller des pains dans la gueule sur le bord de la route. Il n'aurait rien à gagner, dans l'affaire. (Shane approche après s'être garé.) Bon, il faut que j'aille pisser.
(Daryl s'éclipse.)
SHANE : Tu sais si Carl est dans le coin ?
RICK : Il est à l'intérieur, avec sa mère.
SHANE : Il est venu me voir, tout à l'heure. En fait, je ne suis pas censé te le dire mais, il est allé dans les marécages hier. Il est tombé sur un rôdeur. Ses pieds étaient pris dans la boue. Alors, Carl a eu peur, il a fichu le camp.
RICK : C'était le rôdeur qui a tué Dale ?
SHANE : Ouais, c'est celui-là.
RICK : Je vais demander à Lori de lui parler.
SHANE : Ecoute, je crois pas... Je crois que c'est plutôt à toi de le faire.
RICK : Je dois déjà m'occuper de Randall, alors on verra après.
SHANE : Il faut que tu lui parles maintenant. Ok ?
RICK : C'est à moi d'en juger.
SHANE : Si tu veux, je peux y aller avec Daryl. Ca me fera du bien de passer un peu de temps avec lui.
RICK : Non, j'ai besoin de toi ici.
SHANE : Tu crois que je vais encore péter un câble ?
RICK : Je n'ai pas dis ça.
SHANE : Alors, t'as dis quoi ? Tiens, ton fils m'a filé ça. (Shane pose le flingue sur le perron.) Tu devrais le rendre à Daryl. Relâcher un prisonnier... Tu ne crois pas que c'est moins important que Carl ?
(Après cette confrontation, Shane se retourne. Il est en train de bouillir. Rick soupire.)
EXT. JOUR
(Glenn s'approche du camping-car, qu'Andrea tente de faire démarrer.)
GLENN : Andrea ? Si tu veux qu'il démarre, il faut que tu pompes sur l'accélérateur.
ANDREA : Je crois que ça fait trop longtemps qu'il n'a pas tourné.
GLENN : Tu dois appuyer trois fois et ensuite tu -
ANDREA : Ouais, je mets le contact, je sais. Oui, je sais.
(Andrea retente, sans succès.)
GLENN : Laisse-moi regarder. (Il ouvre le capot du moteur. Andrea descend.) Dale m'avait dit que, sur ce genre de vieux tacot, les bougies s'oxydent vite.
ANDREA : Tournevis ?
(Andrea tend un tournevis à Glenn.)
GLENN : Un plat. (Andrea lui donne un autre tournevis. Elle semble émue, tandis que Glenn s'active sur l'engin.) Passe-moi une bougie. (Andrea lui donne une bougie. (Glenn s'arrête en plein travail, lui aussi ému.) Je l'ai laissé tomber.
ANDREA : Il était fier de toi. Peut-être pas quand on a voté, hier soir, mais... Mais en général.
GLENN : C'est facile pour toi de dire ça. T'étais de son côté.
ANDREA : T'es pas le seul à avoir des regrets. Mais je suis sûre qu'il savait à quel point il comptait pour nous.
(Glenn se met à pleurer.)
GLENN : Ca devrait le faire.
(Il referme le capot et remet le tournevis dans la sacoche d'Andrea, avant de se diriger vers l'entrée du véhicule.)
ANDREA : Glenn ?
(Elle lui lance les clés du camping-car et le suit à l'intérieur.)
INT. JOUR
(Ils s'installent sur les sièges conducteur et passager.)
ANDREA : Je parie qu'il démarre.
(Glenn tourne la clé dans le contact. Le véhicule démarre. Andrea et Glenn rient.)
EXT. JOUR
(Rick passe devant la ferme où des travaux de réparation se font.)
INT. JOUR
(Rick rejoint Carl dans le grenier de la grange.)
RICK : Maman m'a dit que je te trouverais ici.
CARL : Je lui ai dit que j'allais monter la garde. J'en avais marre d'aider dans la maison.
(Rick lui tend l'arme.)
RICK : Prend-le. (Carl ne le prend pas.) Ce qui est arrivé à Dale, ça n'a rien à voir avec toi.
CARL : Il est mort, Papa.
RICK : Ouais. Ouais... Malheureusement, ce genre de choses est devenu monnaie courante. C'est pour ça que j'ai besoin de toi. Tu ne peux plus te conduire comme un gamin. J'aurais aimé que tu puisses avoir l'enfance que j'ai eu, mais ce n'est pas possible. Les gens que tu connais vont mourir. Moi, je vais mourir. Ta mère aussi. Et on est jamais prêt pour ce genre d'épreuves. Même moi, j'ai jamais réussi à l'être. Le mieux qu'on puisse faire maintenant, c'est essayer d'y échapper coûte que coûte, de ne pas se laisser surprendre. J'aimerai avoir quelque chose de mieux à te dire, quelque chose de plus profond. Mon père était doué pour ça. Mais, je suis fatigué, fiston. S'il te plait, prend-le.
(Carl finit par prendre l'arme. Rick met alors son bras autour des épaules de son fils.)
INT. JOUR
(Shane entre dans la cabane où Randall est enfermé. Il s'asseoit en face de lui, sans que Randall ne puisse le voir, puisqu'il a toujours les yeux bandés. Shane essaie de se contrôler, de réfléchir. Puis, il se lève, pointe un flingue sur la tête de Randall. Enfin, il l'attrape et le pousse un peu pour constater qu'il a les poignets abimés, à force de tenter de se dégager des menottes. Alors, Shane semble avoir une idée.)
EXT. JOUR
(Daryl prépare le pick-up pour l'escapade avec Rick. T-Dog vient lui donner une arme.)
T-DOG : Tiens, au cas où tu sois à court de flèche.
DARYL : C'est le flingue de Dale ?
T-DOG : Ouais.
DARYL : J'aimerai bien savoir où est passé le mien.
(Rick les rejoint.)
RICK : On est bon ?
T-DOG : Ouais. Je vais chercher le prisonnier.
RICK : Merci.
EXT. JOUR
(Armé, T-Dog se rend à la cabane.)
T-DOG : Yo, Randy ? (Il tape sur la porte.) Le gouverneur a appelé. T'es gracié.
(T-Dog défait le cadenas et ouvre la porte.)
INT. JOUR
(Lorsqu'il entre dans la cabane, il constate que Randall n'est plus là.)
T-DOG : Nom de Dieu, c'est pas vrai !
(Il sort en courant.)
EXT. JOUR
(Shane emmène le prisonnier dans les bois.)
SHANE : Shhh ! Par là, avance. Avance ! (Randall trébuche.) Shhh, attend. (Shane lève le bandeau de ses yeux.) Attend ! Shh ! Arrête ! Hé, je sais que je suis la dernière personne que t'as envie de voir. Ecoute-moi bien, je vais te sortir de là. Je vais t'enlever ce truc là, pour que tu puisses respirer. Mais je veux que tu restes tranquille. Tu te tiens à carreau, c'est compris ? (Randall acquiesce.) T'as pas intérêt à faire de conneries. (Shane retire le scotch de sa bouche.) Shhh ! Hé, met-la en veilleuse ! (Shane regarde autour de lui.) Ton groupe, tu sais où il est ?
RANDALL : Non. Je sais pas, je, j'en ai aucune-
SHANE : C'est ça, ouais. (Shane le baffe.) T'en veux une autre ? Ecoute-moi bien. Sans mois, tu ne sortiras pas vivant de ces bois, tu peux me croire. Alors, maintenant, tu vas parler. Où est-ce qu'ils sont ?
RANDALL : Euh, ben, on avait... on avait un campement, pas loin de la route. A environ huit kilomètres.
SHANE : C'est bon.
RANDALL : Mais je ne sais pas si ils y sont encore.
SHANE : C'est bon, c'est bon ! Ca va. Ca va ! Alors, maintenant, tu va m'y emmener. D'accord ?
RANDALL : Pourquoi ?
SHANE : Parce que, je vais te dire, j'en ai plein le cul de ce groupe, mon vieux. Ils sont finis, je ne veux pas crever avec eux, c'est tout.
RANDALL : Alors... Alors, tu ne vas pas me tuer ?
SHANE : Si j'avais eu envie de te tuer, tu serais déjà mort. (Shane l'aide à se relever.) Allez, viens. Shh !!
RANDALL : Hé, t'as pas besoin de jouer les gros bras. On est dans le même camp, maintenant. Tu vas te plaire, avec nous. Desfois, ça part en vrille mais au moins, mes potes, ils en ont dans le froc. Tu vas bien t'entendre avec eux.
SHANE : Ferme-la et marche.
RANDALL : Excuse. J'ai tendance à l'ouvrir, quand je suis nerveux. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est un peu dur pour moi, en ce moment.
SHANE : Je m'en fous de ta vie.
RANDALL : Je.... Ah non, je ne te raconte pas ma vie, hein ! Je veux juste -
(Shane regarde encore une fois autour de lui. Puis, derrière un arbre, on entend un craquement et le bruit d'un corps qui tombe sur les feuilles mortes. Shane ressort de derrière l'arbre, seul. Puis, il fonce tête la première sur un tronc et se casse le nez.)
EXT. JOUR
(Le groupe est informé de la nouvelle, et tout le monde se met à la recherche de Randall.)
LORI : Qu'est-ce qu'il se passe ?
GLENN : Randall a disparu.
LORI : Comment ça, il a disparu ?
(Shane observe l'agitation derrière des buissons. Rick sort de la cabane après inspection.)
RICK : Les menottes sont toujours là. Il a dû se dégager les poignets.
CAROL : C'est possible, ça ?
ANDREA : Oui, quand on a rien à perdre.
HERSHEL : La porte était fermée de l'extérieur.
(Shane cache le flingue sous un tas de feuilles. Puis, il se décide à rejoindre le groupe.)
SHANE : Rick ! Rick !
LORI : Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
SHANE : Il est armé ! Il a piqué mon flingue !
CARL : Ca va ?
SHANE : Ouais, ça va ! Cet enfoiré m'a eu par surprise ! Il m'a carrément assomé !
RICK : Hershel, T-Dog, faites rentrer tout le monde, je ne veux personne dehors ! Glenn, Daryl, venez avec nous.
SHANE : T-Dog ? Je vais avoir besoin de ton flingue.
CAROL : Laissez-le partir ! C'est ce qu'on avait prévu, non ? Qu'il s'en aille !
RICK : Ce qui était prévu, c'était de le relâcher loin d'ici, pas sur le pas de notre porte avec un flingue !
(T-Dog donne son arme à Shane.)
CAROL : N'y allez pas ! Vous savez ce qui risque d'arriver !
RICK : Restez tous dans la maison ! Fermez toutes les portes à clé, et restez sur vos gardes !
ANDREA : Allons-y, on rentre !
T-DOG : Maggie, on rentre ! Allez, viens !
(Le groupe rentre tandis que Shane, Daryl, Rick et Glenn pénètrent dans les bois.)
SHANE : Il s'est barré par là. Je l'ai vu partir par là, avant de tomber dans les vappes. Je ne sais pas combien de temps je suis resté sans connaissance.
RICK : Il n'a pas pu aller bien loin. Il est mal en point, à bout de forces.
GLENN : Et il est armé.
RICK : Ouais, ben nous aussi. (A Daryl.) Tu peux le retrouver ?
DARYL : Non, je vois aucune trace.
SHANE : Ca sert à rien de chercher une piste, je vous dis qu'il est parti par là ! Suffit qu'on se sépare. On fait deux groupes et on finira bien par le serrer.
DARYL : Ce petit enfoiré doit peser vingt kilos tout mouillé. Et tu veux nous faire croire qu'il a réussi à te mettre ko ?
SHANE : Il m'a frappé avec une pierre, ça change un peu la donne.
RICK : Bon, ça va, arrêtez ! Alors, Glenn et Daryl, vous allez prendre à droite et Shane et moi, on va prendre à gauche. Faites gaffe, Randall n'est pas la seule menace dans le coin. Alors, ne vous perdez pas de vue.
INT. NUIT
(Carl surveille à la jumelle par la fenêtre le retour de son père.)
EXT. NUIT
(Shane et Rick sont de leur côté.)
RICK : Il t'a bien amoché, le gamin.
SHANE : Ca va, vieux. T'en fais pas pour moi.
EXT. NUIT
(Glenn et Daryl mènent les recherches ensemble.)
DARYL : J'y vois que dalle. Passe-moi la torche. (Glenn lui donne la lampe. Daryl l'allume, regarde autour de lui. Peste.) Allez, viens.
EXT. NUIT
(Retour avec Rick et Shane. Shane constate que Rick l'observe, puis reprend sa marche.)
EXT. NUIT
(Groupe de Glenn et Daryl.)
GLENN : Retour à la case départ.
DARYL : Quand on fait un truc, autant le faire correctement.
EXT. NUIT
(Rick et Shane marchent côte à côte. C'est au tour de Shane d'observer Rick. Une tension est palpable entre les deux hommes.)
EXT. NUIT
(Daryl repère des traces.)
DARYL : Il y a deux empreintes différentes, juste là. Shane a dû le suivre plus longtemps qu'il ne l'a dit. (Daryl trouve l'endroit où Shane s'est volontairement blessé.) Il y a du sang encore frais sur le tronc. Là, il y a d'autres empreintes. On dirait qu'ils marchaient côte à côte.
(Glenn entend un bruit et regarde derrière lui, bousculant Daryl en avançant.)
GLENN : Pardon. Désolé.
DARYL : La terre a été remuée ici.
GLENN : Ca veut dire quoi ?
DARYL : Ca veut dire que quelqu'un est tombé.
GLENN : J'aime pas ça.
DARYL : Il y a eu un problème. (Il trouve le bandeau de Randall sur le sol. Glenn le ramasse. Soudain, un rôdeur approche. Ils se cachent derrière des arbres. Une fois le rôdeur assez proche, Glenn commence l'assaut, mais il est surpris de voir que c'est Randall et trébuche. Daryl intervient, mais dans le noir, il est difficile de lutter contre la créature. Finalement, Glenn finit par avoir raison de lui.) Bien joué.
EXT. NUIT
(Rick et Shane continuent de marcher.)
RICK : Tu crois que c'est bon, par là ?
SHANE : T'as une autre idée ?
RICK : Il t'a piqué ton flingue, hein ?
SHANE : Ouais. En plus, j'y tenais vachement. Mais quand je vais le chopper, il va regretter de ne pas m'avoir tué, je te le garantie. Allez.
(Rick passe devant, de plus en plus soupçonneux.)
EXT. NUIT
(Daryl examine le corps de Randall.)
DARYL : Il a la nuque brisée. Il n'a pas de morsure.
GLENN : Enfin, t'en vois aucune.
DARYL : Non, je sais ce que je dis, il est mort la nuque brisée.
GLENN : Comment c'est possible ?
(Daryl et Glenn se regardent. Puis, Daryl se lève, récupère sa flèche et s'en va. Glenn le suit rapidement.)
EXT. NUIT
(Rick et Shane arrivent dans les plaines.)
RICK : Il t'a assomé avec une pierre, hein ?
SHANE : C'est ce que j'ai dis.
RICK : Dans la grange ? Parce que la porte était fermée, quand T-Dog y est allé.
SHANE : Quand j'y suis allé aussi. Il a dû passer par le toit, se glisser entre les planches.
(Ils s'arrêtent tous les deux. Rick soupire, Shane attend.)
RICK : C'est ici que tu vas le faire. C'est ça, le plan.
SHANE : C'est un bon endroit.
RICK : Tu pourrrais au moins avoir les couilles de dire ce que c'est. Un meurtre. Tu crois vraiment que si tu retournes à la ferme tout seul, sans moi, sans Randall -
SHANE : Maintenant, tu la fermes.
RICK : Tu crois vraiment que les autres vont gober les bobards que tu vas leur servir ?
SHANE : Ils croiront ce que je leur dirai. Que j'ai vu le prisonnier t'abattre. Que je lui ai couru après et que je lui ai brisé la nuque. Ce ne sera pas facile, mais Lori et Carl finiront par t'oublier. Ils l'ont déjà fait une fois. Il faudra bien qu'ils t'oublient.
(Shane tend son arme.)
RICK : Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Je croyais que ça s'était arrangé entre nous.
SHANE : On a failli s'entretuer, mon vieux ! Qu'est-ce que tu croyais ? Qu'on allait faire comme si de rien n'était et chanter des chansons autour du feu ?
RICK : Alors, tu vas me tuer de sang froid ? Tu vas te taper ma femme ? Tu vas demander à mes gosses, mes gosses, de t'appeler "papa" ? C'est ça que tu veux ? Ca va foutre ta vie en l'air. Je te connais. Tu ne pourras pas vivre avec ce que t'as fais.
SHANE : Qu'est-ce qui te dit que je n'arriverai pas à vivre avec ? T'as pas idée de ce que je peux supporter, de tout ce que je supporte déjà ! Tu me parles de ce que je suis capable de faire ? Mais de quoi t'es capable, toi ? Vas-y, montre-moi ! Hein ? Allez, vas-y, vieux, fais un carton !
RICK : Non. Non, ne compte pas sur moi.
SHANE : Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu devais pas t'arrêter de jouer le gentil ? C'est pas ce que t'avais dit ? Même maintenant, tu ne peux pas te battre pour ta famille ! Je suis un meilleur père que tu ne seras jamais, Rick ! Et je serais un meilleur mari pour Lori que tu ne l'as jamais été ! Parce que je vaux bien mieux que toi ! Ils seront bien mieux avec moi, parce que je suis prêt à me battre pour eux ! T'aurais jamais dû revenir, t'as tout foutu en l'air ! Ta femme est paumée. Ton fils est faible. Et t'as pas la moindre idée de ce que tu dois faire. Dégaine ton arme.
RICK : Tu vas devoir tuer un homme sans défense. Regarde mes mains. J'y vais, tout doux. Tout doux. (Rick prend son arme doucement et le tend, la crosse vers Shane.) Maintenant, écoute-moi, Shane. On peut encore revenir en arrière et dire qu'il ne s'est rien passé. On va ranger nos flingues et on va retourner à la ferme. Ensemble. On va retrouver Lori. Et Carl. On va oublier tout ça. (Rick s'est approché lentement tandis qu'il parlait. Il laisse Shane attraper son arme, puis de son autre main, attrape son couteau et poignarde Shane. Sous le choc, Shane tire un coup de feu qui retentit fortement dans la nuit. Rick maintient son corps jusqu'à ce qu'il touche le sol.) Je ne te pardonnerai jamais de m'avoir obligé à faire ça ! C'est de ta faute, pas la mienne ! C'est toi qui nous as fait ça ! C'est de ta faute, pas la mienne ! Pas la mienne ! (Rick retire son poignard et se relève.) C'est de ta faute, Shane ! Je voulais pas ! (Rick s'accroupit de nouveau auprès de Shane, qui agonise quelques secondes, puis meurt.) Non ! Salaud !
EXT. NUIT
(Rick tente de reprendre ses esprits. Shane est en pleine transformation. Carl arrive.)
CARL : Papa ?
(Rick se relève. Carl, armé, se met à pleurer. Rick s'approche de son fils.)
RICK : Carl... Tu sais... Tu devrais retourner voir Maman. (Carl lève son arme. Rick pense qu'il la pointe vers lui, alors qu'en fait, il la pointe vers Shane, devenu rôdeur.) Attend, baisse... Baisse cette arme. C'est pas ce que tu crois, s'il te plait... (Carl tire et atteint Shane en pleine tête. Rick se retourne et comprend. Père et fils s'approchent du corps. Dans les bois, une multitude de rôdeurs a entendu les coups de feu.) Attend, attend...
(Rick s'accroupit auprès du corps de Shane. La horde arrive dans leur direction.)
Fin de l'épisode.