Ecrit du concours de Noel de 2013 - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Un souvenir de Noël raconté par Carl.
C’était le réveillon de Noël. J’étais allongé sur mon lit. Normalement rien ne peux m’interrompre quand je joue à Mario Bros sur ma Nintendo DS mais là, l’odeur de la dinde s’était infiltré jusqu’à ma chambre. C’était une odeur irrésistible, ma mère était la meilleure cuisinière et chaque année, elle réussissait à me faire sortir de ma chambre avec ses talents de cuisinière. J’éteignis ma DS sans avoir sauvegardé ma partie, et allai dans la salle à manger. Mes parents étaient là en train de se chamailler. Ils n’avaient jamais eu de véritable dispute. Leurs chamailleries se terminaient toujours par un bisou. Beurk! Il y avait grand-mère et grand-père. Le sapin de Noël illuminait la pièce, les bougies rendaient l’atmosphère chaleureuse et le sourire de mes parents et de mes grands-parents me rendaient heureux.
- Carl, vient voir grand-mère, mon chou ! cria ma grand-mère par-dessus le brouhaha.
Je détestais ce surnom que l’on me donnait. J’avais l’impression d’être un petit garçon de trois ans alors que j’étais grand. J’allai la rejoindre, elle me prit sur ses genoux et m’embrassa sur la joue. Ma mère vint à nos côtés et me sourit avant d’effacer la trace de rouge à lèvre que ma grand-mère avait laissé en m’embrassant. Elle alla chercher la dinde à la cuisine et dès que nous l’avions vu, nos yeux ont commencé à brillé comme les petites lumières du sapin. Après m’avoir servis, elle s’assit et les grands burent une gorgé de vin. Je me sentais seul sans mes cousins mais ils habitaient loin et ne pouvaient venir qu’en été, quand mon oncle ne travaillait pas. Mais, je ne m’ennuyais pas. J’aimais Noël, toute la famille se rassemblait atour d’une table assez grande avec une nappe rouge et des chandelles. Ils riaient, faisaient des blagues et parfois chantaient. Le lendemain matin, j’allais trouver mes cadeaux au pied du sapin. J’avais demandé au Père-Noël de m’offrir un nouveau jeu vidéo, Pokémon et la voiture que j’avais vu quand nous étions allés au magasin. C’était une voiture de police, comme celle de mon père. Il était policier et je voulais devenir comme lui quand j’aurais été assez grand. Je voulais sauver des personnes comme lui et avoir une arme pour tuer les méchants. Mais à cette époque là, je ne pensais pas que le monde allait disparaître. Il n’y a que des méchants. Nous ne fêtons plus Noël, je n’ai plus de mère, ni de grands-parents. Je ne demande plus rien au Père-Noël. Il n’existe pas et, même s’il existe il s’est sans doute transformé en rôdeur, comme tous les autres. Je ne pleure plus quand il y a quelqu’un qui meurt. Il faut s’y habituer. Je n’ai plus peur du noir ou des monstres sous le lit ou dans le placard. Je les tue dès que je les vois, avec mon arme à feu. Je n’ai plus d’amis, mais j’ai toujours une famille pour me protéger. J’aimerai pouvoir retourner à la maison, retrouver ma mère en train de préparer une dinde et ma DS sur mon lit. J’aimerai avoir beaucoup de devoir et des punitions. Etre privé de DS pendant un mois sera comme un cadeau. Mais, cela n’arrivera jamais. Plus jamais je ne verrai ma mère ni ma maison, plus jamais je ne serai heureux.